Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin du monde tel qu’on le connaît.

(Time magazine, 2012)

Parce que l’être humain actuel vit dans un monde où les forces de changement combattent les forces de résistance, son univers devient une société bloquée :
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Les inquiétudes du citoyen

Nous sommes inquiets parce que nous savons que des crises majeures se préparent (voir ci-dessous). La première chose à faire c’est d’identifier, c’est-à-dire de nommer, ce qui se passe.

Nous venons de vivre, entre l’an 2000 et 2010, une période de transition durant laquelle cinq crises mondiales se préparaient :
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Nous sommes engagés dans une spirale de violences. À la fin de celle-ci un autre type de société existera :
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Nous ne vivons pas un simple changement technologique ou une crise économique, mais une mutation beaucoup plus profonde, parce que culturelle : elle modifie nos façons de penser.

Un mur de désinformation

Pour le citoyen ordinaire, chaque jour le monde semble devenir de plus en plus dangereux (voir ci-dessous). Notre univers médiatique ne lui offre que de la désinformation et des peurs (plus de 30 %) ; actuellement, le citoyen frappe un mur négatif :   022

Il ne voit que des images-écrans négatives, instantanées et très émotives, de situations d’ailleurs plus ou moins vraies. Les médias lui offrent rarement des analyses à long terme. Les médias actuels ne font que crier au lieu d’expliquer ; ils ne font qu’une mise en spectacle superficielle, ils n’offrent que de l’infospectacles.

Comme on le verra plus loin, le problème ne vient pas des médias de masse eux-mêmes, mais des consortiums qui contrôlent le traitement des informations qui y circulent. (Big Four, GAFFA, etc.)

D’une époque à l’autre

Tant et si bien que notre société actuelle est la somme d’un très long processus de réflexion qui a additionné tous les choix que nos ancêtres ont déjà faits :
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Ce qui est fondamental depuis l’aube de ce long cheminement historique, c’est le droit pour les êtres humains de décider de leurs propres affaires, c’est-à-dire leur liberté de choisir !

Or, notre société actuelle est bloquée parce que son establishment économique ne nous laisse pas décider collectivement de notre futur.

D’un cerveau à l’autre

L’univers qui émerge devient une société de la connaissance dans laquelle les idées vont rebondir latéralement d’un cerveau à l’autre, d’une culture à une autre, remplaçant la stratégie industrielle descendante (top-down) :
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Repères
La lente émergence des idées :
Idee-0-1

Et, parce que l’information devient souvent émotion, donc énergie, le citoyen du 21 siècle s’en servira comme levier pour faire face aux crises qui s’annoncent :
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D’une idée à une autre

Depuis l’aube de l’humanité, nos sociétés ont toujours été bousculées par l’arrivée de nouvelles idées. C’est leur circulation qui nous a obligés à changer nos façons de vivre et de penser collectivement :

schéma

Ces idées furent le véritable moteur de nos mutations sociétales

Les brasseurs d’idées
(schéma brasseurs-0)

Notre société est devenue dysfonctionnelle parce que les entreprises privées qui possèdent tout l’univers médiatique (dont plusieurs plateformes se sont récemment internetisées ; voir le schéma ci-dessous) diffusent maintenant des informations non validées : il y a trop de rumeurs, de mensonges et de propagande, etc. C’est ce tsunami quotidien de demi-vérités qui dilue en ce moment la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants :
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Nous sommes à l’heure des choix

Depuis la nuit des temps, toutes les sociétés ont progressé de crise en crise en effectuant des choix. Nos ancêtres eurent à choisir entre l’ordre et le chaos, la guerre ou la paix, puis entre le nomadisme et la Cité, entre une saga orale et l’écriture, etc. L’art de vivre ensemble est une très longue réflexion sur les choix possibles.

Plus près de nous, nos grands-parents furent confrontés à des choix qui semblaient faciles, mais qui cachaient des crises fort complexes en développement :
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Les textes offerts par ce site présentent les nouveaux choix que nous imposent les crises qui s’annoncent :
Choix-B-6

Nous commençons à vivre une période très difficile

Depuis l’Antiquité, la société a oscillé entre deux poles qui ont lutté l’un contre l’autre pour créer des inégalités tout au long de l’histoire ; inégalités qui ont empêché la démocratie de se développer. (Aristote en parlait déjà dans Politique, en -329, aussi Adam Smith dans Richesse des nations, 1776, visionner le documentaire Requiem for the Americain Dream, par Noam Chomsky, sur Netflix) :

  • D’un côté, il y a les « maîtres du monde » (actuellement les grandes banques et entreprises Big Four, GAFA, etc.) qui veulent contrôler les affaires pour assurer leurs profits (chapitre 6, no 15) ;
  • De l’autre, il y a les citoyens qui veulent développer la démocratie pour assurer leur bien-être (chapitre 6, no 18) :

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Ce qui est moins bien connu, ce sont actuellement les deux nouveaux mécanismes derrière ces poles qui jouent un rôle important d’accélérateur de crises : la financiarisation et l’Internet :

  • Durant l’époque industrielle, l’économie fonctionnait grâce à la production de biens et de services, maintenant son fonctionnement repose plutôt sur une financiarisation qui a connu son cul-de-sac en 2008 (chapitre 6, no 15).
  • Les citoyens ont maintenant accès à un outil de communication qui leur permet de prendre la parole via cette place publique qu’est devenu récemment l’Internet  (chapitre 7, no 7) :

Difficile-B-0-1
La situation vient donc de changer du tout au tout. Elle nous oblige a réinventer autant notre modèle culturel (parce que nous avons perdu tous nos points de repère) qu’économique (quelle alternative au néolibéralisme ?). D’où les révoltes feutrées ou sanglantes, selon les milieux, qui ne font que commencer (chapitre 7, no 8). Nous entrons dans une spirale de violences parce que les inégalités sont devenues trop criantes aux yeux de tous.

Autrefois, même miséreux, les citoyens avaient espoir qu’un jour tout irait mieux (grâce aux promesses de la mobilité), aujourd’hui, parce qu’ils n’ont plus confiance, ils vont se révolter (leurs dirigeants vont alors perdre toute leur légitimité).

Pourquoi les citoyens n’ont plus confiance dans leur classe politique

La classe politique actuelle est en retard d’une génération. Elle n’est pas assez rapide pour identifier les crises qui surgissent et ne possède pas les outils pour y répondre :
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Une société postindustrielle à trois dimensions

Au lieu de vivre dans un monde industriel à deux dimensions et à deux niveaux, nous commençons à vivre dans un monde postindustriel à trois dimensions (aux dimensions espace et temps s’ajoutent désormais celle de l’information) et à trois niveaux (aux mondes terrestre et technologique s’ajoute maintenant le monde des idées) :
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Exemple de mutations apportées par Internet à chaque niveau
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Toutes ces innovations (à droite dans le schéma précédent) vont nous obliger à changer nos façons de penser.

Les transitions dans l’histoire

La Vie qu’elle soit physique ou sociale, cherche toujours sa voie en créant de la diversité ; l’évolution trouve ses réponses dans la richesse et la variabilité.

Essentiellement, la vie est une constante création.

C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance :
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  • Qu’allons-nous faire de l’accumulation actuelle de toutes ces informations ?
  • Qu’allons-nous perdre et qu’allons-nous gagner ?
  • Quel nouveau modèle choisir ?

L’humanité traverse une crise multiforme de civilisation. L’avenir devient angoissant à cause de l’absence d’espérance et de projection.

Edgar Morin, , 11 février, 2016.

La transition actuelle

Le passage de l’ère industrielle à l’ère postindustrielle s’est réalisé via une transition qui a duré de l’an 2000 à 2010. (que certains appellent une rupture), Il ne faut plus analyser les événements isolément, mais les inscrire dans une mouvance générale( c.-à-d. historique) :
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C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance.

En principe, tous les pays sont égaux :

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Selçuk, Le Monde diplomatique, Manière de voir 18, 1993.

Des mutations qui imposent des questions

Notre univers change actuellement parce que le flot d’informations qui l’alimente se modifie, ce qui nous oblige à nous poser plusieurs questions.
L’analyse du schéma ci dessous révèle l’apparition d’une première tendance lourde : la personnalisation des contenus et des services :
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Ce schéma révèle :

A chaque bond durant l’histoire, la quantité d’informations mises en circulation augmente tellement qu’elle pose la question du Big data.

  • Parce que la quantité se multiplie a chaque bond (voir le schéma ci-dessous) elle soulève la question de la crédibilité de tous ces contenus non validés mis en circulation.
  • L’apparition de très grande quantité d’appareils mobiles soulève la question de la pertinence du l’Internet 2 actuel et de son remplacement par l’Internet 3, celui des services.
  • Parce que modèle économique néolibéral qui tend vers l’infini dans une société aux ressources finies, cela pose la question de son remplacement.

Nous commençons à vivre une période très difficile

Depuis l’Antiquité, la société a oscillé entre deux pôles qui ont lutté l’un contre l’autre créant des inégalités tout au long de l’histoire, Ce sont ces inégalités qui ont empêché la démocratie de se développer. (Aristote en parlait déjà dans Politique, en -329, aussi Adam Smith dans Richesse des nations, 1776 ; visionner le documentaire Requiem for the Americain Dream, par Noam Chomsky, sur Netflix) :

  • D’un côté, il y a les « maîtres du monde » (actuellement les grandes banques et entreprises, Big Four, GAFA, etc.) qui veulent contrôler les affaires pour assurer leurs profits (chapitre 6, no 15) ;
  • De l’autre, il y a les citoyens qui veulent développer la démocratie pour assurer leur bien-être (chapitre 6, no 18) :

Ce qui est moins bien connu, ce sont actuellement les deux nouveaux mécanismes derrière ces poles qui jouent un rôle important d’accélérateur de crises : le financiarisation et l’Internet :

  • Durant l’époque industrielle, l’économie fonctionnait grâce à la production de biens et de services, maintenant son fonctionnement repose plutôt sur une financiarisation qui a connu son cul-de-sac en 2008 (chapitre 6, no 15).
  • Les citoyens ont maintenant accès à un outil de communication qui leur permet de prendre la parole via cette place publique qu’est devenu récemment l’Internet (chapitre 7, no 7) :

La situation vient donc de changer du tout au tout. Elle nous oblige a réinventer autant notre modèle culturel (parce que nous avons perdu tous nos points de repère) qu’économique (qu’elle alternative au néolibéralisme ?). D’où les révoltes feutrées ou sanglantes, selon les milieux, qui ne font que commencer (chapitre 7, no 8). Nous entrons dans une spirale de violences parce que les inégalités sont devenues trop criantes aux yeux de tous.

Autrefois, même miséreux, les citoyens avaient espoir qu’un jour tout irait mieux (grâce aux promesses de la mobilité), aujourd’hui, parce qu’ils n’ont plus confiance, ils vont se révolter (leurs dirigeants vont alors perdre toute leur légitimité).

Le côté obscur de l’information

Depuis les premières Cités (-2000) jusqu’aux grands empires, les êtres humains ont toujours adapté leurs environnements en utilisant judicieusement les informations à leur disposition. Comme les briques utilisées pour la construction des anciens édifices (qui avaient physiquement toutes les mêmes formes), les informations étaient elles aussi prétraitées par un système public : alphabet, facture, livre, encyclopédie, etc.

Aujourd’hui, parce que la nature des communications sociétales change, notre univers change. Parce que l’information devient de plus en plus une opinion qui possède de nouvelles dimensions, notamment une énergie (qu’on a du mal à apprivoiser actuellement) :
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Tout a débuté quand le numérique rencontra l’Internet (la fusion des nouveaux procédés de traitement des informations avec de nouveaux types de diffusion en réseaux moins coûteux et plus rapides, en 1995). Aujourd’hui, le fact checking du citoyen est bousculé par le fait que ses hyperliens ne sont plus personnels (c’est-à-dire en fonction de son espace-temps), mais imposés par des algorithmes créés au bénéfice d’entreprises propriétaires des plateformes de communication publique et personnelle.

Une société postindustrielle à trois dimensions

Au lieu de vivre dans un monde industriel à deux dimensions et à deux niveaux, nous commençons à vivre dans un monde postindustriel à trois dimensions (aux dimensions espace et temps s’ajoutent désormais celle de l’information) et à trois niveaux (aux mondes terrestre et technologique s’ajoute maintenant le monde des idées) :

Exemple de mutations apportées par Internet à chaque niveau

Toutes ces innovations (à droite dans le schéma précédent) vont nous obliger à changer nos façons de penser.

Un monde d’idées

L’univers qui émerge devient une société de la connaissance dans laquelle les idées vont rebondir d’un cerveau à l’autre, d’une culture à une autre, remplaçant la stratégie industrielle descendante (top-down) :

Et, parce que l’information devient souvent émotion, donc énergie, le citoyen du 21 siècle s’en servira comme levier pour faire face aux crises qui s’annoncent :

Les transitions dans l’histoire

La Vie qu’elle soit physique ou sociale, cherche toujours sa voie en créant de la diversité ; l’évolution trouve ses réponses dans la richesse et la variabilité.
Essentiellement, la vie est une constante création.
C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance :

  • Qu’allons-nous faire de l’accumulation actuelle de toutes ces informations ?
  • Qu’allons-nous perdre et qu’allons-nous gagner ?
  • Quel nouveau modèle choisir ?

L’humanité traverse une crise multiforme de civilisation. L’avenir devient angoissant à cause de l’absence d’espérance et de projection,

Edgar Morin, La Tribune, France, 11 février, 2016.

Une progression par bonds

L’Histoire nous enseigne qu’à chaque époque (Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, Ère industrielle et Ère postindustrielle) correspond une augmentation importante de la population accompagnée d’une augmentation tout aussi importante des informations en circulation. Aussi, à chacun de ces bonds, la société a dû inventer des outils de communication pour s’adapter aux mutations d’où l’apparition des symboles, de l’alphabet, de l’imprimerie, de la radio et de la télévision, et d’Internet. Chaque bond créant une plus grande rapidité de traitement de l’information grâce au développement d’une nouvelle écriture médiatique :

Les orientations du bond actuel ?

L’actuel passage de la société industrielle vers une autre s’accomplit par des conversations démocratiques (John Dewey). Ces prises de parole font circuler les informations dans le monde des idées et fournissent les énergies qu’exige le développement durable. Cela se passe principalement via deux canaux de communication : les médias de masse et l’éducation.
Or ces deux canaux sont actuellement pervertis par les grandes entreprises économiques qui développent une société qui semble devenir plutôt schizophrénique :

Ce qu’est la nouvelle société de la connaissance

Depuis l’aube des temps, l’être humain a trouvé un sens à sa vie à travers les choix qu’il a dû faire face aux différentes crises en cours. Sa société a donc progressé par bonds qui furent autant de transitions.

  • 1ere Révolution industrielle (à partir de 1700)

    Elle fut pilotée par la classe politique qui s’est alors appuyée sur les découvertes scientifiques du temps ; elle a construit son monde en développant diverses technologies.

  • 2e Révolution industrielle (à partir de 1900)

    Elle fut dirigée par la classe économique qui s’est appuyée sur le modèle capitaliste : elle impose au monde ses chaînes de production de masse.

  • 3e Révolution industrielle (à partir de 1960)

    Elle est présentement gérée les programmeurs des technologies d’information (TI) qui s’appuient sur le protocole Internet ; elle veut remodeler la planète en utilisant le numérique.

  • 4e Révolution industrielle (à partir de 2020 ?)

    Une société de la connaissance émergera que si il y a un concertation entre ses trois partenaires : le gouvernement, le privé et la société civile.

Repères
Davos-0-1

La question posée par Davos 2016 était plutôt une stratégie pour acheter du temps par des dirigeants en attente d’un miracle. En fait. l’on s’est trompé, la vraie question était Sommes-nous prêt pour le 1ere Révolution industrielle ?

Les marqueurs :

  • 1ere Révolution industrielle (à partir de 1700)

    Les principaux marqueurs sont le chronomètre de marine 1714, l’électricité 1745, la machine à tisser 1753, les mines de charbon 1760, la machine à vapeur 1781, le fer et l’acier 1786, l’égreneuse cotton gin 1793, le chemin de fer 1804, le moteur à combustion interne 1828, etc.

  • 2e Révolution industrielle (à partir de 1900)

    Les principaux marqueurs sont le télégraphe électrique 1840, les puits de pétrole 1860, le plastique 1870, le téléphone 1877, les lampes à incandescence 1879, le courant électrique alternatif 1888, les salles de cinéma 1892, les chaines de montage des Ford T 1908, la radio TSF 1920, etc.

  • 3e Révolution industrielle (à partir de 1960)

    Les principaux marqueurs sont les 5 Yeux (Échelon-Prism) 1946), les circuits intégrés 1958, la télévision 1960, les Main frames 1960, le courriel 1964, le GPS 1978, les micro-ordinateurs personnels 1980, l’ALENA 1994, le Web 1995, l’Internet comme norme commerciale internationale du G7 1995, Netflix 1997, Google 1998, les réseaux sociaux I 2003, le Battlefield Internet et son modèle de sécurité (2003), les smartphones et les tablettes 2007, le Cloud 2010, etc.

  • 4e Révolution (à partir de 2020 ?)

    Les principaux marqueurs éventuels seront l’architecture et la programmation quantique, les nanotechnologies, le tracking 3D, la balkanisation d’Internet, le projet BRAIN, les réseaux sociaux II, la Smart television, le Dynamic pricing, les nouvelles écritures médiatiques, la robotique avancée, etc.

 

La compréhension de notre univers a changé parce que des visionnaires en ont modifié les paramètres :

Albert Einstein l’espace et le temps
Robert Oppenheimer l’atome
Alan Turing l’information
Thomas Edison le son, l’image et la lumière
Graham Bell la parole
Nikola Tesla l’énergie électrique
Steve Jobs l’édition

Saurons-nous analyser les prochains paramètres?

Qui ne voit pas loin verra les problèmes de près.

Proverbe chinois.

La vraie nature de notre évolution

Nous n’avons pas encore tout à fait compris que l’évolution de notre matériel (auto, ordinateur, téléphone, etc.) accompagne une mutation intellectuelle toute aussi importante. Que l’une et l’autre se modifient mutuellement. Notre univers est en train de changer parce que les appareils et leurs utilisateurs se rencontrent via des interfaces qui modifient profondément la créativité :
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Ainsi Albert Einstein, Thomas  Edison, Graham Bell ou Steve Jobs, furent les vraies raisons de nos bonds sociétaux, c’est-à-dire de nos nouvelles façons de penser et de faire. La révolution actuelle (dans le sens d’évolution accélérée) est d’ordre culturel.

Croire que la gouvernance est réductible aux seuls enjeux économiques, c’est admettre que notre régime démocratique n’est plus l’affaire de règles communes, mais dépendent d’intérêts particuliers.

Michel Leclerc

Nous allons devoir nous poser les bonnes questions, sinon ce sera notre l’implosion.

Les crises

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 Une question de confiance

La période la plus dangereuse pour une société est lorsque celle-ci vit une transition, comme c’est le cas présentement.
Essentiellement, la société émergente repose sur la coexistence de trois types d’acteurs qui doivent apprendre à vivre ensemble, donc à avoir confiance : le gouvernement, le privé et la société civile.
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(Voir les trois structures plus loin, chapitre 6, no 9)

Récemment, cette confiance s’est sérieusement effritée ; 70 % des citoyens à travers la planète n’ont plus confiance dans leurs dirigeants. Aussi avons-nous l’impression de vivre de plus en plus dans une société bloquée.

Une question de vulnérabilité

Aujourd’hui, toutes nos activités quotidiennes se déroulent sur Internet : télécommunications, pipelines, réseaux électriques, systèmes bancaires, etc. Autrefois, nous vivions dans une société où les guerres n’étaient menées que par les militaires. Dans ce Nouveau Monde, nous sommes tellement interconnectés que celui-ci devient beaucoup plus vulnérable, désormais, n’importe quelle institution peut être violée à distance on ne sait par qui.

Rappelons qu’Internet comprend 30 000 réseaux de toutes sortes par où transitent 9 milliards de connexions par jours et où apparait un nouveau virus toutes les deux minutes.

Une question de prises de parole citoyenne

Désormais, un citoyen peut prendre la parole dans un espace libre de toute contrainte, ce qui va remettre en cause la légitimité des pouvoirs en place (chapitre 7, no 8).

L’évolution de nos sociétés n’est pas faite d’une suite harmonieuse de dates historiques, mais plutôt de bonds accélérateurs suivis de longues périodes d’adaptation. Par exemple, la Fin de l’Empire romain ou la Révolution industrielle ont émergé seulement après une certaine période de temps. L’étude des bonds est intéressante parce que ce ne sont pas les longues périodes d’activités quotidiennes qui définissent l’histoire mais ces bonds.

Il y a crise quand l’ancien refuse de mourir et le nouveau n’a pas droit de naître.

Antonio Gramsci, 1930.

Comme, on le constate dans le schéma ci-dessous, l’univers de l’information a changé du tout au tout en à peine quelques décennies. Elle se dématérialise, se personnalise et se multiplie au point de créer une société plus intuitive, immersive et interactive ; une société où il sera plus question d’imagination que « d’intelligence » :

L'évolution de l'information
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Intro-B-0
Détails :
1940 Théorie de l’information : Turing, Wiener, von Neuman, etc.
1945 Médias de masse : journaux, cinéma, télévision, radio, etc.
1960 Informatique commerciale : mainframes d’IBM.
1980 Micro-informatique personnelle : TRS-80, PET, Apple II.
1990 Internet & Web : Tim Berners-Lee, etc.
2000 Appareils mobiles : GPS, Wi-Fi, etc.
2005 Appareils smart : smartphone et tablette, etc.
2012 Appareils « wearable » : lunette, montre, vêtement, etc.
2014 Réseaux smart : télévision smart, Netflix, HBO, etc.
2020 Environnements smart : objets intelligents, microrobots, 3D, etc.

Une société malade de ses informations

La société est malade de ses informations décousues et non validées. La fragmentation des auditoires, voir le schéma ci-dessous, est telle que la confiance entre ses acteurs a disparu ; derrière grondent des colères peut-être feutrées aujourd’hui, mais montantes. De quoi sera fait demain ? (chapitre 7, no 6)

Demain-A-0-1

Alors que les forces de segmentation fragmentent le tissu social (voir ci-haut), celui-ci subit en même temps, d’importantes attaques contre la vie privée des citoyens (chapitre 3, no 15).

Un monde désinformé
À l’heure actuelle, nous vivons dans un monde envahit surtout par des informations non validées (opinions, rumeurs, mensonges, publicités déguisées, etc.) et beaucoup d’infospectacles (voir ci-dessous). C’est un monde dirigé par des consortiums ne cherchant que le profit en utilisant la culture du crédit. Les classes poliliques ayant abdiquées devant les classe économiques (chapitre 6, page 1). Les citoyens sont devenus un peuple de valises que ces consortiums remplissent quotidiennement par n’importe quoi :
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L’ingérence

Les communications entre les citoyens sont le fondement de la démocratie ; elles sont un droit fondamental. Or, aujourd’hui, elles ne sont pas libres d’ingérences. Dans notre univers obsédé par la connectivité et la sécurité, ces droits sont de plus en plus bafoués par des institutions politiques de surveillance (voir ci-dessous). C’est la grande bataille pour un Internet libre, donc une société libre, qui s’amorce (chapitre 3, no 2).

Demain-B-0-1

Les écueils technologiques :
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Comme on le verra au chapitre 6, parce qu’Internet véhicule trop d’informations non validées, il devient un outil de désinformation.

Les changements à venir

Nous vivons actuellement dans un cercle vicieux ; si on ne fait rien, notre société pourrait imploser vers 2020 :

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Nos dirigeants pensent encore selon le vieux modèle industriel quand nos défis sont d’ordre post-industriel. La plupart des gens ne veulent rien changer parce qu’ils ont peur devant l’inconnu qui émerge.

Nous devons rapidement passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée vers les personnes.

(Martin Luther King, Un temps pour rompre le silence, 1967)

La démocratie représentative :
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Il est temps de penser autrement :

Roue-B-0-1

Les rouages du gouvernement ouvert :
Cercle-B-0-1

Une logique inadéquate

Le citoyen vit enfermé dans un univers fermé, parce que binaire. La logique de l’ère industrielle était : l’un OU l’autre : le groupe situé à droite ou celui à gauche, la personne riche ou l’autre qui est pauvre, etc. Cette forme de pensée dualiste a suscité des stratégies de division qui déchire aujourd’hui notre société par ses exclusions : les assistés sociaux, les malades, les immigrants, les pauvres, les amérindiens, etc. (Vous êtes avec nous ou contre nous, George W. Bush en 2001).

Les solutions aux crises viendront plutôt de la logique l’un ET l’autre : la logique ternaire sera à la base du fonctionnement de la société de la connaissance. (Voir les écrits de Dany-Robert Dufour et de Emile Beneviste).

La logique binaire est polarisante ;
la logique ternaire est apaisante.

Une question de bonds

L’histoire humaine n’est pas prévisible parce que notre société est  ouverte, c’est-à-dire qu’elle n’est pas soumise à un déterminisme strict. L’histoire progresse par bonds ; il nous faut donc comprendre aujourd’hui ce que le prochain bond va exiger de nous.

Voici une histoire « silencieuse »  de l’évolution de l’être humain et de nos sociétés (2 minutes) réalisée par un étudiant :

Il y a trois cents ans, notre société est passée de l’ère agraire à l’ère industrielle ; elle bascule maintenant vers une ère de l’information. Cette transition se fait via trois révolutions : technologique, économique et sociétale. Ci-dessous, nous voyons les différentes étapes qui nous font passer vers la société de la connaissance ; à chaque étape, l’être humain essaie de mieux contrôler son environnement :00_controle

L’homme fut d’abord victime-parasite du monde.
Il fut ensuite spectateur-prédateur du monde.
Il devient acteur-créateur dans le monde.

Marc Halévy

Fernand Léger

(Fernand Léger)

En 2000, parce que la plupart de nos points de repère ont disparu, l’émergence de la société de la connaissance exige de nouvelles façons de gérer cette complexité qui est inédite. Nous devrons utiliser un nouveau vecteur, l’information numérique, et son véhicule, l’Internet, pour gérer différemment nos ressources planétaires et en faire profiter les sept milliards d’êtres humains qui découvrent maintenant le cyberespace.

Écartelés entre l’infiniment petit (l’atome) et l’infiniment grand (le cosmos), les scientifiques cherchent maintenant A Theory of Everything.

Il nous faut une approche globale, c’est-à-dire à la fois historique, économique et technologique, qui tienne aussi compte d’une synthèse des travaux de prospective en cours à travers le monde (voir : Les influences dans les Appendices) :

Des bonds de plus en plus complexes

Des bonds de plus en plus complexes

Plusieurs étapes ont rendu l’être humain de plus en plus complexe :

L’évolution de l’ADN 1 milliard d’années
L’évolution du règne animal 10 millions d’années
L’évolution de l’homo sapiens 300 mille ans
L’évolution de ses outils 10 mille ans

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Quant à l’Occident, il a connu plusieurs bonds sous la forme de différentes mondialisations :

  • La romanisation du pourtour de la Méditerranée par Rome (de la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. à l’an 395 après J.-C.)
  • L’occidentalisation de l’espace atlantique par les empires espagnol et portugais (au XVIe au siècle)
  • L’européanisation par l’Angleterre et la France (au XIXe siècle)
  • L’américanisation depuis à peu près 1980.

Cependant, si l’on désire analyser les bonds qu’ont connus nos ancêtres, il faut changer l’échelle des calculs. Chaque bond fut créé par une augmentation importante de la population, à laquelle a correspondu une augmentation tout aussi importante des informations utilisées par celle-ci. À chaque bond historique, les êtres humains ont créé des outils capables de mieux traiter les informations (voir le schéma ci-dessous) :

1400 générations l’homme « moderne » se dote du langage
200 générations l’écriture
20 générations l’imprimerie
5 générations la photographie et le cinéma
3 générations la télévision et les médias de masse
2 générations l’ordinateur
1 génération l’Internet

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Chaque bond fut une transition qui a changé notre façon de vivre et de penser. À chaque fois, la transition a été pénible parce que les citoyens perdaient tous leurs points de repères.  Parce qu’elle devient plus complexe, donc différente, la nouvelle société exige la création de nouveaux outils de développement.   Notre société de la connaissance émerge via quatre mutations :

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Transition

La transition actuelle est causée par une série d’événements et de développements médiatiques qui, entre l’an 2000 et 2010, se sont bousculés pour imposer de nouvelles façons de vivre et de penser (chapitre 6, no 8).

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La défaite humaine (selon Marc Halévy):

Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est la fin du monde tel qu’on le connaît.

(Time magazine, 2012)

Parce que l’être humain actuel vit dans un monde où les forces de changement combattent les forces de résistance, son univers devient une société bloquée :
schizo-0-1

Les inquiétudes du citoyen

Nous sommes inquiets parce que nous savons que des crises majeures se préparent (voir ci-dessous). La première chose à faire c’est d’identifier, c’est-à-dire de nommer, ce qui se passe.

Nous venons de vivre, entre l’an 2000 et 2010, une période de transition durant laquelle cinq crises mondiales se préparaient :
transi-0-1
Nous sommes engagés dans une spirale de violences. À la fin de celle-ci un autre type de société existera :
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Nous ne vivons pas un simple changement technologique ou une crise économique, mais une mutation beaucoup plus profonde, parce que culturelle : elle modifie nos façons de penser.

Un mur de désinformation

Pour le citoyen ordinaire, chaque jour le monde semble devenir de plus en plus dangereux (voir ci-dessous). Notre univers médiatique ne lui offre que de la désinformation et des peurs (plus de 30 %) ; actuellement, le citoyen frappe un mur négatif :   022

Il ne voit que des images-écrans négatives, instantanées et très émotives, de situations d’ailleurs plus ou moins vraies. Les médias lui offrent rarement des analyses à long terme. Les médias actuels ne font que crier au lieu d’expliquer ; ils ne font qu’une mise en spectacle superficielle, ils n’offrent que de l’infospectacles.

Comme on le verra plus loin, le problème ne vient pas des médias de masse eux-mêmes, mais des consortiums qui contrôlent le traitement des informations qui y circulent. (Big Four, GAFFA, etc.)

D’une époque à l’autre

Tant et si bien que notre société actuelle est la somme d’un très long processus de réflexion qui a additionné tous les choix que nos ancêtres ont déjà faits :
choix-0-1
Ce qui est fondamental depuis l’aube de ce long cheminement historique, c’est le droit pour les êtres humains de décider de leurs propres affaires, c’est-à-dire leur liberté de choisir !

Or, notre société actuelle est bloquée parce que son establishment économique ne nous laisse pas décider collectivement de notre futur.

D’un cerveau à l’autre

L’univers qui émerge devient une société de la connaissance dans laquelle les idées vont rebondir latéralement d’un cerveau à l’autre, d’une culture à une autre, remplaçant la stratégie industrielle descendante (top-down) :
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Repères
La lente émergence des idées :
Idee-0-1

Et, parce que l’information devient souvent émotion, donc énergie, le citoyen du 21 siècle s’en servira comme levier pour faire face aux crises qui s’annoncent :
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D’une idée à une autre

Depuis l’aube de l’humanité, nos sociétés ont toujours été bousculées par l’arrivée de nouvelles idées. C’est leur circulation qui nous a obligés à changer nos façons de vivre et de penser collectivement :

schéma

Ces idées furent le véritable moteur de nos mutations sociétales

Les brasseurs d’idées
(schéma brasseurs-0)

Notre société est devenue dysfonctionnelle parce que les entreprises privées qui possèdent tout l’univers médiatique (dont plusieurs plateformes se sont récemment internetisées ; voir le schéma ci-dessous) diffusent maintenant des informations non validées : il y a trop de rumeurs, de mensonges et de propagande, etc. C’est ce tsunami quotidien de demi-vérités qui dilue en ce moment la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants :
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Nous sommes à l’heure des choix

Depuis la nuit des temps, toutes les sociétés ont progressé de crise en crise en effectuant des choix. Nos ancêtres eurent à choisir entre l’ordre et le chaos, la guerre ou la paix, puis entre le nomadisme et la Cité, entre une saga orale et l’écriture, etc. L’art de vivre ensemble est une très longue réflexion sur les choix possibles.

Plus près de nous, nos grands-parents furent confrontés à des choix qui semblaient faciles, mais qui cachaient des crises fort complexes en développement :
Choix-A-6
Les textes offerts par ce site présentent les nouveaux choix que nous imposent les crises qui s’annoncent :
Choix-B-6

Nous commençons à vivre une période très difficile

Depuis l’Antiquité, la société a oscillé entre deux poles qui ont lutté l’un contre l’autre pour créer des inégalités tout au long de l’histoire ; inégalités qui ont empêché la démocratie de se développer. (Aristote en parlait déjà dans Politique, en -329, aussi Adam Smith dans Richesse des nations, 1776, visionner le documentaire Requiem for the Americain Dream, par Noam Chomsky, sur Netflix) :

  • D’un côté, il y a les « maîtres du monde » (actuellement les grandes banques et entreprises Big Four, GAFA, etc.) qui veulent contrôler les affaires pour assurer leurs profits (chapitre 6, no 15) ;
  • De l’autre, il y a les citoyens qui veulent développer la démocratie pour assurer leur bien-être (chapitre 6, no 18) :

Difficile-A-0-1
Ce qui est moins bien connu, ce sont actuellement les deux nouveaux mécanismes derrière ces poles qui jouent un rôle important d’accélérateur de crises : la financiarisation et l’Internet :

  • Durant l’époque industrielle, l’économie fonctionnait grâce à la production de biens et de services, maintenant son fonctionnement repose plutôt sur une financiarisation qui a connu son cul-de-sac en 2008 (chapitre 6, no 15).
  • Les citoyens ont maintenant accès à un outil de communication qui leur permet de prendre la parole via cette place publique qu’est devenu récemment l’Internet  (chapitre 7, no 7) :

Difficile-B-0-1
La situation vient donc de changer du tout au tout. Elle nous oblige a réinventer autant notre modèle culturel (parce que nous avons perdu tous nos points de repère) qu’économique (quelle alternative au néolibéralisme ?). D’où les révoltes feutrées ou sanglantes, selon les milieux, qui ne font que commencer (chapitre 7, no 8). Nous entrons dans une spirale de violences parce que les inégalités sont devenues trop criantes aux yeux de tous.

Autrefois, même miséreux, les citoyens avaient espoir qu’un jour tout irait mieux (grâce aux promesses de la mobilité), aujourd’hui, parce qu’ils n’ont plus confiance, ils vont se révolter (leurs dirigeants vont alors perdre toute leur légitimité).

Pourquoi les citoyens n’ont plus confiance dans leur classe politique

La classe politique actuelle est en retard d’une génération. Elle n’est pas assez rapide pour identifier les crises qui surgissent et ne possède pas les outils pour y répondre :
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Une société postindustrielle à trois dimensions

Au lieu de vivre dans un monde industriel à deux dimensions et à deux niveaux, nous commençons à vivre dans un monde postindustriel à trois dimensions (aux dimensions espace et temps s’ajoutent désormais celle de l’information) et à trois niveaux (aux mondes terrestre et technologique s’ajoute maintenant le monde des idées) :
Mondes-9-1
Exemple de mutations apportées par Internet à chaque niveau
Nivo-0-1
Toutes ces innovations (à droite dans le schéma précédent) vont nous obliger à changer nos façons de penser.

Les transitions dans l’histoire

La Vie qu’elle soit physique ou sociale, cherche toujours sa voie en créant de la diversité ; l’évolution trouve ses réponses dans la richesse et la variabilité.

Essentiellement, la vie est une constante création.

C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance :
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  • Qu’allons-nous faire de l’accumulation actuelle de toutes ces informations ?
  • Qu’allons-nous perdre et qu’allons-nous gagner ?
  • Quel nouveau modèle choisir ?

L’humanité traverse une crise multiforme de civilisation. L’avenir devient angoissant à cause de l’absence d’espérance et de projection.

Edgar Morin, , 11 février, 2016.

La transition actuelle

Le passage de l’ère industrielle à l’ère postindustrielle s’est réalisé via une transition qui a duré de l’an 2000 à 2010. (que certains appellent une rupture), Il ne faut plus analyser les événements isolément, mais les inscrire dans une mouvance générale( c.-à-d. historique) :
Transition-0
C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance.

En principe, tous les pays sont égaux :

egaux-2-1

Selçuk, Le Monde diplomatique, Manière de voir 18, 1993.

Des mutations qui imposent des questions

Notre univers change actuellement parce que le flot d’informations qui l’alimente se modifie, ce qui nous oblige à nous poser plusieurs questions.
L’analyse du schéma ci dessous révèle l’apparition d’une première tendance lourde : la personnalisation des contenus et des services :
Flot-0-1
Ce schéma révèle :

A chaque bond durant l’histoire, la quantité d’informations mises en circulation augmente tellement qu’elle pose la question du Big data.

  • Parce que la quantité se multiplie a chaque bond (voir le schéma ci-dessous) elle soulève la question de la crédibilité de tous ces contenus non validés mis en circulation.
  • L’apparition de très grande quantité d’appareils mobiles soulève la question de la pertinence du l’Internet 2 actuel et de son remplacement par l’Internet 3, celui des services.
  • Parce que modèle économique néolibéral qui tend vers l’infini dans une société aux ressources finies, cela pose la question de son remplacement.

Nous commençons à vivre une période très difficile

Depuis l’Antiquité, la société a oscillé entre deux pôles qui ont lutté l’un contre l’autre créant des inégalités tout au long de l’histoire, Ce sont ces inégalités qui ont empêché la démocratie de se développer. (Aristote en parlait déjà dans Politique, en -329, aussi Adam Smith dans Richesse des nations, 1776 ; visionner le documentaire Requiem for the Americain Dream, par Noam Chomsky, sur Netflix) :

  • D’un côté, il y a les « maîtres du monde » (actuellement les grandes banques et entreprises, Big Four, GAFA, etc.) qui veulent contrôler les affaires pour assurer leurs profits (chapitre 6, no 15) ;
  • De l’autre, il y a les citoyens qui veulent développer la démocratie pour assurer leur bien-être (chapitre 6, no 18) :

Ce qui est moins bien connu, ce sont actuellement les deux nouveaux mécanismes derrière ces poles qui jouent un rôle important d’accélérateur de crises : le financiarisation et l’Internet :

  • Durant l’époque industrielle, l’économie fonctionnait grâce à la production de biens et de services, maintenant son fonctionnement repose plutôt sur une financiarisation qui a connu son cul-de-sac en 2008 (chapitre 6, no 15).
  • Les citoyens ont maintenant accès à un outil de communication qui leur permet de prendre la parole via cette place publique qu’est devenu récemment l’Internet (chapitre 7, no 7) :

La situation vient donc de changer du tout au tout. Elle nous oblige a réinventer autant notre modèle culturel (parce que nous avons perdu tous nos points de repère) qu’économique (qu’elle alternative au néolibéralisme ?). D’où les révoltes feutrées ou sanglantes, selon les milieux, qui ne font que commencer (chapitre 7, no 8). Nous entrons dans une spirale de violences parce que les inégalités sont devenues trop criantes aux yeux de tous.

Autrefois, même miséreux, les citoyens avaient espoir qu’un jour tout irait mieux (grâce aux promesses de la mobilité), aujourd’hui, parce qu’ils n’ont plus confiance, ils vont se révolter (leurs dirigeants vont alors perdre toute leur légitimité).

Le côté obscur de l’information

Depuis les premières Cités (-2000) jusqu’aux grands empires, les êtres humains ont toujours adapté leurs environnements en utilisant judicieusement les informations à leur disposition. Comme les briques utilisées pour la construction des anciens édifices (qui avaient physiquement toutes les mêmes formes), les informations étaient elles aussi prétraitées par un système public : alphabet, facture, livre, encyclopédie, etc.

Aujourd’hui, parce que la nature des communications sociétales change, notre univers change. Parce que l’information devient de plus en plus une opinion qui possède de nouvelles dimensions, notamment une énergie (qu’on a du mal à apprivoiser actuellement) :
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Tout a débuté quand le numérique rencontra l’Internet (la fusion des nouveaux procédés de traitement des informations avec de nouveaux types de diffusion en réseaux moins coûteux et plus rapides, en 1995). Aujourd’hui, le fact checking du citoyen est bousculé par le fait que ses hyperliens ne sont plus personnels (c’est-à-dire en fonction de son espace-temps), mais imposés par des algorithmes créés au bénéfice d’entreprises propriétaires des plateformes de communication publique et personnelle.

Une société postindustrielle à trois dimensions

Au lieu de vivre dans un monde industriel à deux dimensions et à deux niveaux, nous commençons à vivre dans un monde postindustriel à trois dimensions (aux dimensions espace et temps s’ajoutent désormais celle de l’information) et à trois niveaux (aux mondes terrestre et technologique s’ajoute maintenant le monde des idées) :

Exemple de mutations apportées par Internet à chaque niveau

Toutes ces innovations (à droite dans le schéma précédent) vont nous obliger à changer nos façons de penser.

Un monde d’idées

L’univers qui émerge devient une société de la connaissance dans laquelle les idées vont rebondir d’un cerveau à l’autre, d’une culture à une autre, remplaçant la stratégie industrielle descendante (top-down) :

Et, parce que l’information devient souvent émotion, donc énergie, le citoyen du 21 siècle s’en servira comme levier pour faire face aux crises qui s’annoncent :

Les transitions dans l’histoire

La Vie qu’elle soit physique ou sociale, cherche toujours sa voie en créant de la diversité ; l’évolution trouve ses réponses dans la richesse et la variabilité.
Essentiellement, la vie est une constante création.
C’est pourquoi tout au long de l’histoire, les êtres humains ont créé de nouveaux mondes. Actuellement, c’est ce qui se passe : nous basculons d’une société industrielle vers une société de la connaissance :

  • Qu’allons-nous faire de l’accumulation actuelle de toutes ces informations ?
  • Qu’allons-nous perdre et qu’allons-nous gagner ?
  • Quel nouveau modèle choisir ?

L’humanité traverse une crise multiforme de civilisation. L’avenir devient angoissant à cause de l’absence d’espérance et de projection,

Edgar Morin, La Tribune, France, 11 février, 2016.

Une progression par bonds

L’Histoire nous enseigne qu’à chaque époque (Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, Ère industrielle et Ère postindustrielle) correspond une augmentation importante de la population accompagnée d’une augmentation tout aussi importante des informations en circulation. Aussi, à chacun de ces bonds, la société a dû inventer des outils de communication pour s’adapter aux mutations d’où l’apparition des symboles, de l’alphabet, de l’imprimerie, de la radio et de la télévision, et d’Internet. Chaque bond créant une plus grande rapidité de traitement de l’information grâce au développement d’une nouvelle écriture médiatique :

Les orientations du bond actuel ?

L’actuel passage de la société industrielle vers une autre s’accomplit par des conversations démocratiques (John Dewey). Ces prises de parole font circuler les informations dans le monde des idées et fournissent les énergies qu’exige le développement durable. Cela se passe principalement via deux canaux de communication : les médias de masse et l’éducation.
Or ces deux canaux sont actuellement pervertis par les grandes entreprises économiques qui développent une société qui semble devenir plutôt schizophrénique :

Ce qu’est la nouvelle société de la connaissance

Depuis l’aube des temps, l’être humain a trouvé un sens à sa vie à travers les choix qu’il a dû faire face aux différentes crises en cours. Sa société a donc progressé par bonds qui furent autant de transitions.

  • 1ere Révolution industrielle (à partir de 1700)

    Elle fut pilotée par la classe politique qui s’est alors appuyée sur les découvertes scientifiques du temps ; elle a construit son monde en développant diverses technologies.

  • 2e Révolution industrielle (à partir de 1900)

    Elle fut dirigée par la classe économique qui s’est appuyée sur le modèle capitaliste : elle impose au monde ses chaînes de production de masse.

  • 3e Révolution industrielle (à partir de 1960)

    Elle est présentement gérée les programmeurs des technologies d’information (TI) qui s’appuient sur le protocole Internet ; elle veut remodeler la planète en utilisant le numérique.

  • 4e Révolution industrielle (à partir de 2020 ?)

    Une société de la connaissance émergera que si il y a un concertation entre ses trois partenaires : le gouvernement, le privé et la société civile.

Repères
Davos-0-1

La question posée par Davos 2016 était plutôt une stratégie pour acheter du temps par des dirigeants en attente d’un miracle. En fait. l’on s’est trompé, la vraie question était Sommes-nous prêt pour le 1ere Révolution industrielle ?

Les marqueurs :

  • 1ere Révolution industrielle (à partir de 1700)

    Les principaux marqueurs sont le chronomètre de marine 1714, l’électricité 1745, la machine à tisser 1753, les mines de charbon 1760, la machine à vapeur 1781, le fer et l’acier 1786, l’égreneuse cotton gin 1793, le chemin de fer 1804, le moteur à combustion interne 1828, etc.

  • 2e Révolution industrielle (à partir de 1900)

    Les principaux marqueurs sont le télégraphe électrique 1840, les puits de pétrole 1860, le plastique 1870, le téléphone 1877, les lampes à incandescence 1879, le courant électrique alternatif 1888, les salles de cinéma 1892, les chaines de montage des Ford T 1908, la radio TSF 1920, etc.

  • 3e Révolution industrielle (à partir de 1960)

    Les principaux marqueurs sont les 5 Yeux (Échelon-Prism) 1946), les circuits intégrés 1958, la télévision 1960, les Main frames 1960, le courriel 1964, le GPS 1978, les micro-ordinateurs personnels 1980, l’ALENA 1994, le Web 1995, l’Internet comme norme commerciale internationale du G7 1995, Netflix 1997, Google 1998, les réseaux sociaux I 2003, le Battlefield Internet et son modèle de sécurité (2003), les smartphones et les tablettes 2007, le Cloud 2010, etc.

  • 4e Révolution (à partir de 2020 ?)

    Les principaux marqueurs éventuels seront l’architecture et la programmation quantique, les nanotechnologies, le tracking 3D, la balkanisation d’Internet, le projet BRAIN, les réseaux sociaux II, la Smart television, le Dynamic pricing, les nouvelles écritures médiatiques, la robotique avancée, etc.

 

La compréhension de notre univers a changé parce que des visionnaires en ont modifié les paramètres :

Albert Einstein l’espace et le temps
Robert Oppenheimer l’atome
Alan Turing l’information
Thomas Edison le son, l’image et la lumière
Graham Bell la parole
Nikola Tesla l’énergie électrique
Steve Jobs l’édition

Saurons-nous analyser les prochains paramètres?

Qui ne voit pas loin verra les problèmes de près.

Proverbe chinois.

La vraie nature de notre évolution

Nous n’avons pas encore tout à fait compris que l’évolution de notre matériel (auto, ordinateur, téléphone, etc.) accompagne une mutation intellectuelle toute aussi importante. Que l’une et l’autre se modifient mutuellement. Notre univers est en train de changer parce que les appareils et leurs utilisateurs se rencontrent via des interfaces qui modifient profondément la créativité :
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Ainsi Albert Einstein, Thomas  Edison, Graham Bell ou Steve Jobs, furent les vraies raisons de nos bonds sociétaux, c’est-à-dire de nos nouvelles façons de penser et de faire. La révolution actuelle (dans le sens d’évolution accélérée) est d’ordre culturel.

Croire que la gouvernance est réductible aux seuls enjeux économiques, c’est admettre que notre régime démocratique n’est plus l’affaire de règles communes, mais dépendent d’intérêts particuliers.

Michel Leclerc

Nous allons devoir nous poser les bonnes questions, sinon ce sera notre l’implosion.

Les crises

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 Une question de confiance

La période la plus dangereuse pour une société est lorsque celle-ci vit une transition, comme c’est le cas présentement.
Essentiellement, la société émergente repose sur la coexistence de trois types d’acteurs qui doivent apprendre à vivre ensemble, donc à avoir confiance : le gouvernement, le privé et la société civile.
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(Voir les trois structures plus loin, chapitre 6, no 9)

Récemment, cette confiance s’est sérieusement effritée ; 70 % des citoyens à travers la planète n’ont plus confiance dans leurs dirigeants. Aussi avons-nous l’impression de vivre de plus en plus dans une société bloquée.

Une question de vulnérabilité

Aujourd’hui, toutes nos activités quotidiennes se déroulent sur Internet : télécommunications, pipelines, réseaux électriques, systèmes bancaires, etc. Autrefois, nous vivions dans une société où les guerres n’étaient menées que par les militaires. Dans ce Nouveau Monde, nous sommes tellement interconnectés que celui-ci devient beaucoup plus vulnérable, désormais, n’importe quelle institution peut être violée à distance on ne sait par qui.

Rappelons qu’Internet comprend 30 000 réseaux de toutes sortes par où transitent 9 milliards de connexions par jours et où apparait un nouveau virus toutes les deux minutes.

Une question de prises de parole citoyenne

Désormais, un citoyen peut prendre la parole dans un espace libre de toute contrainte, ce qui va remettre en cause la légitimité des pouvoirs en place (chapitre 7, no 8).

L’évolution de nos sociétés n’est pas faite d’une suite harmonieuse de dates historiques, mais plutôt de bonds accélérateurs suivis de longues périodes d’adaptation. Par exemple, la Fin de l’Empire romain ou la Révolution industrielle ont émergé seulement après une certaine période de temps. L’étude des bonds est intéressante parce que ce ne sont pas les longues périodes d’activités quotidiennes qui définissent l’histoire mais ces bonds.

Il y a crise quand l’ancien refuse de mourir et le nouveau n’a pas droit de naître.

Antonio Gramsci, 1930.

Comme, on le constate dans le schéma ci-dessous, l’univers de l’information a changé du tout au tout en à peine quelques décennies. Elle se dématérialise, se personnalise et se multiplie au point de créer une société plus intuitive, immersive et interactive ; une société où il sera plus question d’imagination que « d’intelligence » :

L'évolution de l'information
Intro-A-0-1
Intro-B-0
Détails :
1940 Théorie de l’information : Turing, Wiener, von Neuman, etc.
1945 Médias de masse : journaux, cinéma, télévision, radio, etc.
1960 Informatique commerciale : mainframes d’IBM.
1980 Micro-informatique personnelle : TRS-80, PET, Apple II.
1990 Internet & Web : Tim Berners-Lee, etc.
2000 Appareils mobiles : GPS, Wi-Fi, etc.
2005 Appareils smart : smartphone et tablette, etc.
2012 Appareils « wearable » : lunette, montre, vêtement, etc.
2014 Réseaux smart : télévision smart, Netflix, HBO, etc.
2020 Environnements smart : objets intelligents, microrobots, 3D, etc.

Une société malade de ses informations

La société est malade de ses informations décousues et non validées. La fragmentation des auditoires, voir le schéma ci-dessous, est telle que la confiance entre ses acteurs a disparu ; derrière grondent des colères peut-être feutrées aujourd’hui, mais montantes. De quoi sera fait demain ? (chapitre 7, no 6)

Demain-A-0-1

Alors que les forces de segmentation fragmentent le tissu social (voir ci-haut), celui-ci subit en même temps, d’importantes attaques contre la vie privée des citoyens (chapitre 3, no 15).

Un monde désinformé
À l’heure actuelle, nous vivons dans un monde envahit surtout par des informations non validées (opinions, rumeurs, mensonges, publicités déguisées, etc.) et beaucoup d’infospectacles (voir ci-dessous). C’est un monde dirigé par des consortiums ne cherchant que le profit en utilisant la culture du crédit. Les classes poliliques ayant abdiquées devant les classe économiques (chapitre 6, page 1). Les citoyens sont devenus un peuple de valises que ces consortiums remplissent quotidiennement par n’importe quoi :
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sempe-0

L’ingérence

Les communications entre les citoyens sont le fondement de la démocratie ; elles sont un droit fondamental. Or, aujourd’hui, elles ne sont pas libres d’ingérences. Dans notre univers obsédé par la connectivité et la sécurité, ces droits sont de plus en plus bafoués par des institutions politiques de surveillance (voir ci-dessous). C’est la grande bataille pour un Internet libre, donc une société libre, qui s’amorce (chapitre 3, no 2).

Demain-B-0-1

Les écueils technologiques :
Ecueils-0-1

Comme on le verra au chapitre 6, parce qu’Internet véhicule trop d’informations non validées, il devient un outil de désinformation.

Les changements à venir

Nous vivons actuellement dans un cercle vicieux ; si on ne fait rien, notre société pourrait imploser vers 2020 :

Roue-A-0-1

Nos dirigeants pensent encore selon le vieux modèle industriel quand nos défis sont d’ordre post-industriel. La plupart des gens ne veulent rien changer parce qu’ils ont peur devant l’inconnu qui émerge.

Nous devons rapidement passer d’une société orientée vers les choses à une société orientée vers les personnes.

(Martin Luther King, Un temps pour rompre le silence, 1967)

La démocratie représentative :
Cercle-A-0-1

Il est temps de penser autrement :

Roue-B-0-1

Les rouages du gouvernement ouvert :
Cercle-B-0-1

Une logique inadéquate

Le citoyen vit enfermé dans un univers fermé, parce que binaire. La logique de l’ère industrielle était : l’un OU l’autre : le groupe situé à droite ou celui à gauche, la personne riche ou l’autre qui est pauvre, etc. Cette forme de pensée dualiste a suscité des stratégies de division qui déchire aujourd’hui notre société par ses exclusions : les assistés sociaux, les malades, les immigrants, les pauvres, les amérindiens, etc. (Vous êtes avec nous ou contre nous, George W. Bush en 2001).

Les solutions aux crises viendront plutôt de la logique l’un ET l’autre : la logique ternaire sera à la base du fonctionnement de la société de la connaissance. (Voir les écrits de Dany-Robert Dufour et de Emile Beneviste).

La logique binaire est polarisante ;
la logique ternaire est apaisante.

Une question de bonds

L’histoire humaine n’est pas prévisible parce que notre société est  ouverte, c’est-à-dire qu’elle n’est pas soumise à un déterminisme strict. L’histoire progresse par bonds ; il nous faut donc comprendre aujourd’hui ce que le prochain bond va exiger de nous.

Voici une histoire « silencieuse »  de l’évolution de l’être humain et de nos sociétés (2 minutes) réalisée par un étudiant :

Il y a trois cents ans, notre société est passée de l’ère agraire à l’ère industrielle ; elle bascule maintenant vers une ère de l’information. Cette transition se fait via trois révolutions : technologique, économique et sociétale. Ci-dessous, nous voyons les différentes étapes qui nous font passer vers la société de la connaissance ; à chaque étape, l’être humain essaie de mieux contrôler son environnement :00_controle

L’homme fut d’abord victime-parasite du monde.
Il fut ensuite spectateur-prédateur du monde.
Il devient acteur-créateur dans le monde.

Marc Halévy

Fernand Léger

(Fernand Léger)

En 2000, parce que la plupart de nos points de repère ont disparu, l’émergence de la société de la connaissance exige de nouvelles façons de gérer cette complexité qui est inédite. Nous devrons utiliser un nouveau vecteur, l’information numérique, et son véhicule, l’Internet, pour gérer différemment nos ressources planétaires et en faire profiter les sept milliards d’êtres humains qui découvrent maintenant le cyberespace.

Écartelés entre l’infiniment petit (l’atome) et l’infiniment grand (le cosmos), les scientifiques cherchent maintenant A Theory of Everything.

Il nous faut une approche globale, c’est-à-dire à la fois historique, économique et technologique, qui tienne aussi compte d’une synthèse des travaux de prospective en cours à travers le monde (voir : Les influences dans les Appendices) :

Des bonds de plus en plus complexes

Des bonds de plus en plus complexes

Plusieurs étapes ont rendu l’être humain de plus en plus complexe :

L’évolution de l’ADN 1 milliard d’années
L’évolution du règne animal 10 millions d’années
L’évolution de l’homo sapiens 300 mille ans
L’évolution de ses outils 10 mille ans

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Quant à l’Occident, il a connu plusieurs bonds sous la forme de différentes mondialisations :

  • La romanisation du pourtour de la Méditerranée par Rome (de la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. à l’an 395 après J.-C.)
  • L’occidentalisation de l’espace atlantique par les empires espagnol et portugais (au XVIe au siècle)
  • L’européanisation par l’Angleterre et la France (au XIXe siècle)
  • L’américanisation depuis à peu près 1980.

Cependant, si l’on désire analyser les bonds qu’ont connus nos ancêtres, il faut changer l’échelle des calculs. Chaque bond fut créé par une augmentation importante de la population, à laquelle a correspondu une augmentation tout aussi importante des informations utilisées par celle-ci. À chaque bond historique, les êtres humains ont créé des outils capables de mieux traiter les informations (voir le schéma ci-dessous) :

1400 générations l’homme « moderne » se dote du langage
200 générations l’écriture
20 générations l’imprimerie
5 générations la photographie et le cinéma
3 générations la télévision et les médias de masse
2 générations l’ordinateur
1 génération l’Internet

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Chaque bond fut une transition qui a changé notre façon de vivre et de penser. À chaque fois, la transition a été pénible parce que les citoyens perdaient tous leurs points de repères.  Parce qu’elle devient plus complexe, donc différente, la nouvelle société exige la création de nouveaux outils de développement.   Notre société de la connaissance émerge via quatre mutations :

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Transition

La transition actuelle est causée par une série d’événements et de développements médiatiques qui, entre l’an 2000 et 2010, se sont bousculés pour imposer de nouvelles façons de vivre et de penser (chapitre 6, no 8).

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La défaite humaine (selon Marc Halévy):