Une analyse de certains événements historiques, durant les années 2000-2010, peut nous faire comprendre la transition que nous vivons :

  • 1998 Universalisation du Web : les ordinateurs se banalisent, le courrier électronique explose (2000) et une deuxième génération de communautés d’échange d’information en ligne (première génération : The Well – Sausalito, 1985) fait son apparition. Désormais, on fabrique plus d’écrans d’ordinateur que de téléviseurs (2000). On observe l’émergence du cyberespace, où un citoyen peut échanger des contenus sans utiliser les réseaux gouvernementaux.
  • 1999 Premier grand mouvement de protestation contre la mondialisation (Seattle). Il s’ensuit l’apparition du « Forum social mondial » (Porto Alegre, 2001) en réaction aux réunions de Davos (qui réunissent l’élite politique et économique de la planète depuis 1971). On constate un refus d’un modèle unique de société qui serait américain. La confiance des gouvernés envers leurs gouvernants commence à diminuer. Parallèlement, la société civile gagne une reconnaissance comme acteur social vis-à-vis les classes politiques et économiques (Tunis, 2005) et on voit apparaître les « Forums sociaux mondiaux » (2001). Nous nous dirigeons vers le printemps arabe (2010) et érable (2012), ainsi que l’apparition des indignés et du mouvement Occupy Wall Street (2011), etc.
  • 2000 La bulle dot.com éclate, puis s’ajoutent les nombreux scandales financiers (Enron en 2001, WorldCom en 2002, etc.) ; tout ceci ébranle la confiance des investisseurs, surtout les petits. Les algorithmes de financiarisation sont inventés (2004) ; tout le système économique est bientôt ébranlé, obligeant les instances politiques à dépanner les grands consortiums avec l’argent des citoyens (crise des subprimes en 2008). Le G20 remplace alors le G8, qui s’avère incapable de répondre aux crises qui s’annoncent (2008).
  • 2001 Création de Wikipédia ; les encyclopédies en ligne remplacent rapidement les encyclopédies papier. Dorénavant, les gens vont chercher leurs informations via les réseaux, surtout à partir de l’arrivée de Google (1998). On observe l’apparition des écritures collaboratives puis des blogues (2003). Le phénomène du pair-à-pair (2005) prend de l’ampleur, puis les prises de parole citoyennes et de Wirearchy comme principe d’organisation (Husband, 2000).
  • 2001 Explosions des appareils mobiles : iPod, iPhone (2007) et iPad (2009), qui facilitent l’accès à des millions d’utilisateurs jusqu’alors rebutés par les claviers. Dorénavant, l’Internet cesse d’être un média public d’information pour devenir un média d’intervention et se transforme en un outil sociopolitique.
  • 2001 Les technologies GPS et Wi-Fi (2000), combinées avec l’explosion des appareils mobiles, imposent aux producteurs une approche multiplateforme (ISO4 de Apple, 2009) et créent une nouvelle génération d’applications dédiées aux niches (iTunes, 2001). C’est l’arrivée des premiers téléconsommateurs (Amazon et eBay, 1996). Cette valeur ajoutée propulse l’économie numérique vers de nouveaux sommets et fait oublier les problèmes de financiarisation liés au modèle néolibéral.
  • 2003 My Space, Facebook (2004), YouTube (2005) et Twitter (2006) créent de nouvelles communautés d’échanges de contenus ; les réseaux sociaux prennent forme. La Net generation, c’est-à-dire les Digital natives, s’ajoute de plus en plus aux utilisateurs déjà en place.
  • 2001 Les attentats terroristes du 11 septembre à New York révèlent la vulnérabilité numérique des États-Unis. Ses dirigeants développent alors une nouvelle génération technologique qui sacrifie le droit à la vie privée des citoyens sur l’autel de la sécurité de l’État (Patriot Act, 2001). Ils passent ensuite à l’offensive en espionnant tout le monde, y compris les pays alliés (NSA, 2013). En réaction surgissent WikiLeaks et les dénonciations de MM. Bradley Manning et Edward Snowden (2013).
  • 2003 Lors de la guerre d’Irak, le gouvernement américain développe son modèle Battlefield Internet (Pentagone, Donald Rumsfeld, 2003), capable de gérer cette guerre en temps réel en dépit d’une distance de sept fuseaux horaires. Ce modèle sera ensuite mis à la disposition des grands consortiums privés américains, qui l’utilisent pour asseoir leur domination économique.
  • 2002 Les téléphones équipés d’appareils photo, les iPhones (2007), iPad (2009) et autres font émerger une nouvelle écriture médiatique grand public. Cette écriture interactive, qui repose sur l’oralité des classes populaires, est créée pour favoriser une plus grande consommation via la nouvelle génération des appareils mobiles smart.
  • 2004 Google Maps (2004), Flickr (2004), Pinterest (2010), YouTube (2000) et autres, suscitent une utilisation grand public des images et de la cartographie et créent une explosion des images-écrans, au point de générer un Visual Big data.
  • 2006 Les commandes vocales et gestuelles (Wii, 2006), la télévision et les films 3D, les écrans dômes (2011) et 360 degrés, ainsi que les façades médias (2011) donnent au spectateur l’illusion de vivre de plus en plus DANS l’information.
  • 2010 L’info en continu (CNN, 1995) et Netflix (2010), etc. remplacent la location des DVD par la vidéo sur demande où le client peut visionner en rafale ce qu’il désire. La loi de l’offre est remplacée brutalement par celle de la demande ; il y a de moins en moins de rendez-vous hebdomadaires avec l’écran domestique et de plus en plus d’horaires personnalisés. Incapables de trouver un modèle économique adapté à cette nouvelle réalité, les industries classiques du contenu (livres, journaux, musiques, films) sont sérieusement ébranlées.

Une analyse de certains événements historiques, durant les années 2000-2010, peut nous faire comprendre la transition que nous vivons :

  • 1998 Universalisation du Web : les ordinateurs se banalisent, le courrier électronique explose (2000) et une deuxième génération de communautés d’échange d’information en ligne (première génération : The Well – Sausalito, 1985) fait son apparition. Désormais, on fabrique plus d’écrans d’ordinateur que de téléviseurs (2000). On observe l’émergence du cyberespace, où un citoyen peut échanger des contenus sans utiliser les réseaux gouvernementaux.
  • 1999 Premier grand mouvement de protestation contre la mondialisation (Seattle). Il s’ensuit l’apparition du « Forum social mondial » (Porto Alegre, 2001) en réaction aux réunions de Davos (qui réunissent l’élite politique et économique de la planète depuis 1971). On constate un refus d’un modèle unique de société qui serait américain. La confiance des gouvernés envers leurs gouvernants commence à diminuer. Parallèlement, la société civile gagne une reconnaissance comme acteur social vis-à-vis les classes politiques et économiques (Tunis, 2005) et on voit apparaître les « Forums sociaux mondiaux » (2001). Nous nous dirigeons vers le printemps arabe (2010) et érable (2012), ainsi que l’apparition des indignés et du mouvement Occupy Wall Street (2011), etc.
  • 2000 La bulle dot.com éclate, puis s’ajoutent les nombreux scandales financiers (Enron en 2001, WorldCom en 2002, etc.) ; tout ceci ébranle la confiance des investisseurs, surtout les petits. Les algorithmes de financiarisation sont inventés (2004) ; tout le système économique est bientôt ébranlé, obligeant les instances politiques à dépanner les grands consortiums avec l’argent des citoyens (crise des subprimes en 2008). Le G20 remplace alors le G8, qui s’avère incapable de répondre aux crises qui s’annoncent (2008).
  • 2001 Création de Wikipédia ; les encyclopédies en ligne remplacent rapidement les encyclopédies papier. Dorénavant, les gens vont chercher leurs informations via les réseaux, surtout à partir de l’arrivée de Google (1998). On observe l’apparition des écritures collaboratives puis des blogues (2003). Le phénomène du pair-à-pair (2005) prend de l’ampleur, puis les prises de parole citoyennes et de Wirearchy comme principe d’organisation (Husband, 2000).
  • 2001 Explosions des appareils mobiles : iPod, iPhone (2007) et iPad (2009), qui facilitent l’accès à des millions d’utilisateurs jusqu’alors rebutés par les claviers. Dorénavant, l’Internet cesse d’être un média public d’information pour devenir un média d’intervention et se transforme en un outil sociopolitique.
  • 2001 Les technologies GPS et Wi-Fi (2000), combinées avec l’explosion des appareils mobiles, imposent aux producteurs une approche multiplateforme (ISO4 de Apple, 2009) et créent une nouvelle génération d’applications dédiées aux niches (iTunes, 2001). C’est l’arrivée des premiers téléconsommateurs (Amazon et eBay, 1996). Cette valeur ajoutée propulse l’économie numérique vers de nouveaux sommets et fait oublier les problèmes de financiarisation liés au modèle néolibéral.
  • 2003 My Space, Facebook (2004), YouTube (2005) et Twitter (2006) créent de nouvelles communautés d’échanges de contenus ; les réseaux sociaux prennent forme. La Net generation, c’est-à-dire les Digital natives, s’ajoute de plus en plus aux utilisateurs déjà en place.
  • 2001 Les attentats terroristes du 11 septembre à New York révèlent la vulnérabilité numérique des États-Unis. Ses dirigeants développent alors une nouvelle génération technologique qui sacrifie le droit à la vie privée des citoyens sur l’autel de la sécurité de l’État (Patriot Act, 2001). Ils passent ensuite à l’offensive en espionnant tout le monde, y compris les pays alliés (NSA, 2013). En réaction surgissent WikiLeaks et les dénonciations de MM. Bradley Manning et Edward Snowden (2013).
  • 2003 Lors de la guerre d’Irak, le gouvernement américain développe son modèle Battlefield Internet (Pentagone, Donald Rumsfeld, 2003), capable de gérer cette guerre en temps réel en dépit d’une distance de sept fuseaux horaires. Ce modèle sera ensuite mis à la disposition des grands consortiums privés américains, qui l’utilisent pour asseoir leur domination économique.
  • 2002 Les téléphones équipés d’appareils photo, les iPhones (2007), iPad (2009) et autres font émerger une nouvelle écriture médiatique grand public. Cette écriture interactive, qui repose sur l’oralité des classes populaires, est créée pour favoriser une plus grande consommation via la nouvelle génération des appareils mobiles smart.
  • 2004 Google Maps (2004), Flickr (2004), Pinterest (2010), YouTube (2000) et autres, suscitent une utilisation grand public des images et de la cartographie et créent une explosion des images-écrans, au point de générer un Visual Big data.
  • 2006 Les commandes vocales et gestuelles (Wii, 2006), la télévision et les films 3D, les écrans dômes (2011) et 360 degrés, ainsi que les façades médias (2011) donnent au spectateur l’illusion de vivre de plus en plus DANS l’information.
  • 2010 L’info en continu (CNN, 1995) et Netflix (2010), etc. remplacent la location des DVD par la vidéo sur demande où le client peut visionner en rafale ce qu’il désire. La loi de l’offre est remplacée brutalement par celle de la demande ; il y a de moins en moins de rendez-vous hebdomadaires avec l’écran domestique et de plus en plus d’horaires personnalisés. Incapables de trouver un modèle économique adapté à cette nouvelle réalité, les industries classiques du contenu (livres, journaux, musiques, films) sont sérieusement ébranlées.