En Occident, la révolution est feutrée. Elle est soigneusement encadrée par la police (grâce aux gaz lacrymogène, aux canons à eau et aux matraques) : c’est le pouvoir de la rue contre le pouvoir de l’argent. Cette répression est plus hypocrite qu’ailleurs à cause de l’impact des images-écrans sur les nouvelles diffusées publiquement. Ailleurs, la révolution est écrasée dans le sang par l’armée : les premiers acteurs visés sont les journalistes et les cameramen. C’est la différence entre le printemps érable du Québec et le printemps arabe (Tunisie, Égypte, etc.).

Malgré ce que racontent les médias de masse, il y a des liens communs entre tous ces théâtres en ébullition partout sur la planète. Même si les situations semblent disparates, parce qu’ancrées dans des réalités locales (un nouveau bottom-up), le ras-le-bol est généralisé :

  • des citoyens désirent changer le cours des choses, car ils intuitionnent que la société va bientôt frapper un mur ;
  • les jeunes, qui sont partout en chômage, sont effrayés par l’héritage qu’on leur laisse ;
  • on refuse la domination du financier sur le politique, donc sur la population.

Le dialogue est actuellement inexistant, le politique ne voulant pas perdre ses privilèges. Nous sommes donc face à une Révolution 2.0, parce qu’elle se fait par de nouveaux acteurs, plus jeunes, qui emploient des outils de communication plus performants. En prenant la parole, un citoyen commence à se sentir impliqué parce qu’il exprime sa « réalité », qui n’est pas toujours celle décrite par les médias de masse, qu’il regarde d’ailleurs de moins en moins.

The power of the people is stronger than the people in power.

(un jeune Égyptien sur la place Tahrir, 2011)

Les prises de parole deviennent un facteur sociopolitique de plus en plus important ; les chiffres en témoignent (IDC et Digital Universe ) :
(40 zetabytes = 9 milliards de DVD)

2005 .05 zetabytes
2010 1.5 «
2013 4.0 «
2016 (?) 13.0 «

On vous dérange ? On veut juste changer le Québec

Sur la pancarte d’un carré rouge

311

Le printemps arabe, Le Hic (Algérie, 2011) (L’année de toutes les révoltes)

Les élites politiques comprennent mal les jeunes natifs, qui ont une logique totalement différente face à leur pouvoir. La culture politique des jeunes est inédite : ils exigent une transparence, une démocratie directe et des consensus. En comparaison, pour une personne âgée, le pouvoir repose sur la légitimité. La génération montante rejette une société qui semble devenir un centre commercial mondialisé qui ne cherche qu’à maximiser les désirs du plus grand nombre de gens afin de vendre toujours plus.

Le vrai pouvoir est aux mains des gouvernés et non des gouvernants.

(David Hume, Discours politiques datant de 1752)

Dialogue, dialogue, dialogue !

(Pape François, première visite, Brésil, 2013)

312

La prochaine génération (après 2020 ?)

Déjà, quelques tendances se dégagent :

  • Le Cloud synchronisera tous les appareils, les réseaux, les banques d’informations et les différentes plateformes en un tout qui deviendra de plus en plus abstrait (chapitre 3, no 14).
  • Les tâches numériques complexes seront de plus en plus traitées au « central », c’est-à-dire par le Cloud, donc automatisées.
  • Une multiplicité d’appareils plus petits et moins coûteux va apparaître. Ceux-ci vont se banaliser au point de se fondre dans les environnements quotidiens comme autrefois, au début du siècle, l’arrivée de l’électricité (chapitre 1, no 1).
  • Les communications deviendront encore plus émotives, ce qui explique la montée de l’actuelle violence verbale.
  • L’émergence d’écritures médiatiques interactives axées surtout sur l’image et le symbole, remplaçant la culture de l’écrit, va donner la parole à beaucoup de gens qui « veulent absolument être entendus ». (chapitre 5, no 4).

Les dérapages actuels

De tout temps, il y a eu des révoltes paysannes, ouvrières ou, plus récemment, étudiantes (1968). À partir de la rupture (2000), le mouvement antimondialisation, qui prend beaucoup d’ampleur, suscite des actions policières qui en prennent tout autant.

Ce mouvement prend de l’ampleur pour plusieurs raisons :

  • la mauvaise répartition des ressources (15 % de bien nantis vis-à-vis les 85 %) ;
  • une éducation de plus en plus poussée ;
  • le flot quotidien d’images véhiculées par la télévision ;
  • l’utilisation des réseaux sociaux ;
  • et l’organisation de la société civile.

313
L’information devient un champ de bataille ; elle est manipulée lors des guerres médiatiques d’images. En réaction, la police s’est dotée de nouveaux outils de communication :

  • l’écoute électronique : celle des téléphones et des courriels ;
  • l’infiltration : celles de policiers en civil « plantés » dans les manifestations ;
  • la désinformation, qui prétend qu’on aurait vu des armes, etc.
  • le profilage : il prétend que porter une barbe ou un certain type de vêtement veut dire nécessairement dire « danger public ».

Tout ceci se passe dans l’ombre d’une autre grande crise mondiale, celle de la guerre au terrorisme (voir le Patriot Act américain). Nous abordons une société de l’information qui verra de nombreuses batailles concernant telle ou telle opinion, nous obligeant à vivre dans un équilibre précaire entre la vie privée et la sécurité de l’État (chapitre 6, no 17).

En Occident, la révolution est feutrée. Elle est soigneusement encadrée par la police (grâce aux gaz lacrymogène, aux canons à eau et aux matraques) : c’est le pouvoir de la rue contre le pouvoir de l’argent. Cette répression est plus hypocrite qu’ailleurs à cause de l’impact des images-écrans sur les nouvelles diffusées publiquement. Ailleurs, la révolution est écrasée dans le sang par l’armée : les premiers acteurs visés sont les journalistes et les cameramen. C’est la différence entre le printemps érable du Québec et le printemps arabe (Tunisie, Égypte, etc.).

Malgré ce que racontent les médias de masse, il y a des liens communs entre tous ces théâtres en ébullition partout sur la planète. Même si les situations semblent disparates, parce qu’ancrées dans des réalités locales (un nouveau bottom-up), le ras-le-bol est généralisé :

  • des citoyens désirent changer le cours des choses, car ils intuitionnent que la société va bientôt frapper un mur ;
  • les jeunes, qui sont partout en chômage, sont effrayés par l’héritage qu’on leur laisse ;
  • on refuse la domination du financier sur le politique, donc sur la population.

Le dialogue est actuellement inexistant, le politique ne voulant pas perdre ses privilèges. Nous sommes donc face à une Révolution 2.0, parce qu’elle se fait par de nouveaux acteurs, plus jeunes, qui emploient des outils de communication plus performants. En prenant la parole, un citoyen commence à se sentir impliqué parce qu’il exprime sa « réalité », qui n’est pas toujours celle décrite par les médias de masse, qu’il regarde d’ailleurs de moins en moins.

The power of the people is stronger than the people in power.

(un jeune Égyptien sur la place Tahrir, 2011)

Les prises de parole deviennent un facteur sociopolitique de plus en plus important ; les chiffres en témoignent (IDC et Digital Universe ) :
(40 zetabytes = 9 milliards de DVD)

2005 .05 zetabytes
2010 1.5 «
2013 4.0 «
2016 (?) 13.0 «

On vous dérange ? On veut juste changer le Québec

Sur la pancarte d’un carré rouge

311

Le printemps arabe, Le Hic (Algérie, 2011) (L’année de toutes les révoltes)

Les élites politiques comprennent mal les jeunes natifs, qui ont une logique totalement différente face à leur pouvoir. La culture politique des jeunes est inédite : ils exigent une transparence, une démocratie directe et des consensus. En comparaison, pour une personne âgée, le pouvoir repose sur la légitimité. La génération montante rejette une société qui semble devenir un centre commercial mondialisé qui ne cherche qu’à maximiser les désirs du plus grand nombre de gens afin de vendre toujours plus.

Le vrai pouvoir est aux mains des gouvernés et non des gouvernants.

(David Hume, Discours politiques datant de 1752)

Dialogue, dialogue, dialogue !

(Pape François, première visite, Brésil, 2013)

312

La prochaine génération (après 2020 ?)

Déjà, quelques tendances se dégagent :

  • Le Cloud synchronisera tous les appareils, les réseaux, les banques d’informations et les différentes plateformes en un tout qui deviendra de plus en plus abstrait (chapitre 3, no 14).
  • Les tâches numériques complexes seront de plus en plus traitées au « central », c’est-à-dire par le Cloud, donc automatisées.
  • Une multiplicité d’appareils plus petits et moins coûteux va apparaître. Ceux-ci vont se banaliser au point de se fondre dans les environnements quotidiens comme autrefois, au début du siècle, l’arrivée de l’électricité (chapitre 1, no 1).
  • Les communications deviendront encore plus émotives, ce qui explique la montée de l’actuelle violence verbale.
  • L’émergence d’écritures médiatiques interactives axées surtout sur l’image et le symbole, remplaçant la culture de l’écrit, va donner la parole à beaucoup de gens qui « veulent absolument être entendus ». (chapitre 5, no 4).

Les dérapages actuels

De tout temps, il y a eu des révoltes paysannes, ouvrières ou, plus récemment, étudiantes (1968). À partir de la rupture (2000), le mouvement antimondialisation, qui prend beaucoup d’ampleur, suscite des actions policières qui en prennent tout autant.

Ce mouvement prend de l’ampleur pour plusieurs raisons :

  • la mauvaise répartition des ressources (15 % de bien nantis vis-à-vis les 85 %) ;
  • une éducation de plus en plus poussée ;
  • le flot quotidien d’images véhiculées par la télévision ;
  • l’utilisation des réseaux sociaux ;
  • et l’organisation de la société civile.

313
L’information devient un champ de bataille ; elle est manipulée lors des guerres médiatiques d’images. En réaction, la police s’est dotée de nouveaux outils de communication :

  • l’écoute électronique : celle des téléphones et des courriels ;
  • l’infiltration : celles de policiers en civil « plantés » dans les manifestations ;
  • la désinformation, qui prétend qu’on aurait vu des armes, etc.
  • le profilage : il prétend que porter une barbe ou un certain type de vêtement veut dire nécessairement dire « danger public ».

Tout ceci se passe dans l’ombre d’une autre grande crise mondiale, celle de la guerre au terrorisme (voir le Patriot Act américain). Nous abordons une société de l’information qui verra de nombreuses batailles concernant telle ou telle opinion, nous obligeant à vivre dans un équilibre précaire entre la vie privée et la sécurité de l’État (chapitre 6, no 17).