Notre société est confrontée à cinq crises simultanées. Cette simultanéité ressemble étrangement à la tempête parfaite ou à l’alignement des planètes où tout semble arriver en même temps et, ainsi, prendre une plus grande proportion.

Ce n’est pas une crise, c’est un changement de monde.

(Michel Serres, 2012).

La crise économique (schéma 20 )
    • Actuellement, le pouvoir se déplace d’un capital industriel vers un pouvoir financier. Les consortiums cessent d’être nationaux pour devenir internationaux, ce qui veut dire qu’ils fonctionnent avec leur propre logique et en profitent pour réclamer encore plus de dividendes.
      258
    • À peine 5% de la population mondiale (22 millions de personnes) accapare aujourd’hui 36 % de la richesse mondiale.
    • La spéculation et l’endettement se substituent à la productivité et à la croissance, empêchant actuellement les classes moyennes de progresser.
    • L’émergence de la Chine et de l’Inde, donc du BRIC, comme puissances économiques exige un réalignement des forces. La suprématie occidentale se dissout avec l’affaiblissement du G8, tandis que le nouveau G20 cherche encore sa légitimité. Allons-nous vers un G3 (Chine + États-Unis + Union européenne) ?

Le schéma ci-dessous révèle pourquoi le G7 ou 8 est devenu récemment le G20 : l’ajout du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) dont les économies sont « montantes », il révèle aussi la montée de l’Internet des services :
259

  • Les crises ne sont pas venues du système de marché, mais de l’avidité des grandes banques et de leurs algorithmes financiers.
  • Les diktats des agences américaines de notation qui évaluent toutes les entreprises de la planète selon le seul modèle américain.
  • La poussée d’un modèle économique basé sur la sécurité et la surveillance et développé par l’empire militaro-industriel américain lors de la guerre en Irak.
La crise écologique

Nous vivons à l’époque de l’Anthropocène, ainsi appelée parce ce sont les actions de l’être humain qui dominent maintenant le développement de notre planète.
260
Pour certains, les climato-sceptiques par exemple, c’est une ère où il ne faut rien changer. Pour d’autres, cette époque pourrait susciter notre sixième extinction à cause de l’influence négative de plusieurs actions humaines :

  • le réchauffement climatique ;
  • la déforestation ;
  • la dégradation de la biodiversité ;
  • l’acidification des océans et leur pollution ;
  • les déchets radioactifs et les OGM ;
  • les grands fleuves entravés par des barrages ;
  • la surpêche du tiers des organismes marins ;
  • la moitié des ressources de l’eau mal gérée ;
  • les engrais agricoles qui sont à l’origine d’une trop grande quantité d’azote dans les sols, etc.

Le mur écologique se dressera contre toute
reprise économique éventuelle.
262
En mai 2013, le taux de gaz à effet de serre a franchi un sommet jamais vu depuis 3,2 millions d’années. L’objectif, qui était de limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius, est désormais hors de notre portée (Rapport GIEC, 2013). (Rencontre de Copenhague, Protocole de Kyoto et les Sommets de la Terre). Le réchauffement climatique va compromettre les récoltes alimentaires essentielles (riz, blé et maïs), changer le prix des aliments et modifier la quantité de la production du vin et des pêcheries, etc. (Rapport GIEC 2014). Nous pourrions atteindre 200 millions de réfugiés climatiques si aucune mesure significative n’est mise en œuvre d’ici 2020 (voir le dernier Rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, 2013).

L’utilisation du pétrole est une forme de pensée fossile
qui menace la vie sur Terre.

L’Anthropocène à commencé avec la première révolution industrielle (1700) ; c’est une subdivision de l’Holocène qui a commencé il y a environ 2 millions d’années. (L’homme « moderne » est né il y a 40 000 ans.) Les cinq premières extinctions furent :

5- extinction de la fin du Crétacée (50 millions d’années) ;
4- du Trias tardif (200 millions d’années) ;
3- la fin du Permien (250 millions d’années) ;
2- du Dévonien tardif (350 millions d’années) ;
1- de l’Ordivicien (450 millions d’années).

ecologie

The Economist, 18 avril 2015.

La crise énergétique
  • La moitié de l’humanité est menacée par le manque d’eau à l’horizon 2025 (Rapport de la Banque Mondiale, 2013). Nous pourrions subir des guerres axées sur le contrôle de cette ressource naturelle.
  • Les coûts d’extraction et de transport de l’énergie et des matières premières des pays du Sud deviennent trop élevés, au point d’empêcher leur relance économique.
  • La plupart des ressources sont pillées par quelques grands pays industrialisés. Après 2020, la planète ne suffira plus aux besoins de ses habitants.
La crise géopolitique
  • Les prises de parole citoyennes et l’absence de plan de société rendent de plus en plus difficile la gouvernance des États.
  • Les flux décisionnels autrefois orientés Nord-Sud, le sont dorénavant dans un axe Est-Ouest, notamment à cause de l’émergence de Chine. Voici comment un Chinois voit le monde :
    263

    The Economist

    Et voici comment un Américain voir le monde :

    The Economist, 29 juin, 2002

    The Economist, 29 juin, 2002.

  • L’ordre international est en train de se déséquilibrer. L’absence de structures politiques supranationales (comme celle de la mondialisation au niveau économique) empêche les points névralgiques de se résorber. Une mondialisation politique pourrait être organisée en réunissant le G20, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale, par exemple.
La crise générationnelle
  • La démographie fait face à trois défis : le vieillissement de la population dans les pays industrialisés, les migrations Sud-Nord de personnes à la recherche d’un emploi et une urbanisation accélérée.
  • Les inégalités 15%-85% (et non pas les 1 % – 99 %) gangrènent l’équilibre sociétal ; on assiste à la montée de plusieurs colères sociales.
  • La colère des jeunes monte au fur et à mesure qu’ils évaluent l’héritage que leur laissent leurs aînés. Il n’y a plus de transferts intergénérationnels, donc de valeurs communes.
  • La montée du « Je » empêche de trouver des solutions qui devraient être collectives.

Les mégatendances qui se dégagent

:
06_Mega-tendances
Aaron David Miller a bien identifié les cinq « D » qui affaiblissent en ce moment la société états-unienne : le Déficit, la Dette, la Dysfonction du milieu politique, la Dépendance à l’égard des hydrocarbures et la Déterioration du système de l’éducation.

Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise.

(Jean Monnet)

Notre société est confrontée à cinq crises simultanées. Cette simultanéité ressemble étrangement à la tempête parfaite ou à l’alignement des planètes où tout semble arriver en même temps et, ainsi, prendre une plus grande proportion.

Ce n’est pas une crise, c’est un changement de monde.

(Michel Serres, 2012).

La crise économique (schéma 20 )
    • Actuellement, le pouvoir se déplace d’un capital industriel vers un pouvoir financier. Les consortiums cessent d’être nationaux pour devenir internationaux, ce qui veut dire qu’ils fonctionnent avec leur propre logique et en profitent pour réclamer encore plus de dividendes.
      258
    • À peine 5% de la population mondiale (22 millions de personnes) accapare aujourd’hui 36 % de la richesse mondiale.
    • La spéculation et l’endettement se substituent à la productivité et à la croissance, empêchant actuellement les classes moyennes de progresser.
    • L’émergence de la Chine et de l’Inde, donc du BRIC, comme puissances économiques exige un réalignement des forces. La suprématie occidentale se dissout avec l’affaiblissement du G8, tandis que le nouveau G20 cherche encore sa légitimité. Allons-nous vers un G3 (Chine + États-Unis + Union européenne) ?

Le schéma ci-dessous révèle pourquoi le G7 ou 8 est devenu récemment le G20 : l’ajout du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) dont les économies sont « montantes », il révèle aussi la montée de l’Internet des services :
259

  • Les crises ne sont pas venues du système de marché, mais de l’avidité des grandes banques et de leurs algorithmes financiers.
  • Les diktats des agences américaines de notation qui évaluent toutes les entreprises de la planète selon le seul modèle américain.
  • La poussée d’un modèle économique basé sur la sécurité et la surveillance et développé par l’empire militaro-industriel américain lors de la guerre en Irak.
La crise écologique

Nous vivons à l’époque de l’Anthropocène, ainsi appelée parce ce sont les actions de l’être humain qui dominent maintenant le développement de notre planète.
260
Pour certains, les climato-sceptiques par exemple, c’est une ère où il ne faut rien changer. Pour d’autres, cette époque pourrait susciter notre sixième extinction à cause de l’influence négative de plusieurs actions humaines :

  • le réchauffement climatique ;
  • la déforestation ;
  • la dégradation de la biodiversité ;
  • l’acidification des océans et leur pollution ;
  • les déchets radioactifs et les OGM ;
  • les grands fleuves entravés par des barrages ;
  • la surpêche du tiers des organismes marins ;
  • la moitié des ressources de l’eau mal gérée ;
  • les engrais agricoles qui sont à l’origine d’une trop grande quantité d’azote dans les sols, etc.

Le mur écologique se dressera contre toute
reprise économique éventuelle.
262
En mai 2013, le taux de gaz à effet de serre a franchi un sommet jamais vu depuis 3,2 millions d’années. L’objectif, qui était de limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius, est désormais hors de notre portée (Rapport GIEC, 2013). (Rencontre de Copenhague, Protocole de Kyoto et les Sommets de la Terre). Le réchauffement climatique va compromettre les récoltes alimentaires essentielles (riz, blé et maïs), changer le prix des aliments et modifier la quantité de la production du vin et des pêcheries, etc. (Rapport GIEC 2014). Nous pourrions atteindre 200 millions de réfugiés climatiques si aucune mesure significative n’est mise en œuvre d’ici 2020 (voir le dernier Rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, 2013).

L’utilisation du pétrole est une forme de pensée fossile
qui menace la vie sur Terre.

L’Anthropocène à commencé avec la première révolution industrielle (1700) ; c’est une subdivision de l’Holocène qui a commencé il y a environ 2 millions d’années. (L’homme « moderne » est né il y a 40 000 ans.) Les cinq premières extinctions furent :

5- extinction de la fin du Crétacée (50 millions d’années) ;
4- du Trias tardif (200 millions d’années) ;
3- la fin du Permien (250 millions d’années) ;
2- du Dévonien tardif (350 millions d’années) ;
1- de l’Ordivicien (450 millions d’années).

ecologie

The Economist, 18 avril 2015.

La crise énergétique
  • La moitié de l’humanité est menacée par le manque d’eau à l’horizon 2025 (Rapport de la Banque Mondiale, 2013). Nous pourrions subir des guerres axées sur le contrôle de cette ressource naturelle.
  • Les coûts d’extraction et de transport de l’énergie et des matières premières des pays du Sud deviennent trop élevés, au point d’empêcher leur relance économique.
  • La plupart des ressources sont pillées par quelques grands pays industrialisés. Après 2020, la planète ne suffira plus aux besoins de ses habitants.
La crise géopolitique
  • Les prises de parole citoyennes et l’absence de plan de société rendent de plus en plus difficile la gouvernance des États.
  • Les flux décisionnels autrefois orientés Nord-Sud, le sont dorénavant dans un axe Est-Ouest, notamment à cause de l’émergence de Chine. Voici comment un Chinois voit le monde :
    263

    The Economist

    Et voici comment un Américain voir le monde :

    The Economist, 29 juin, 2002

    The Economist, 29 juin, 2002.

  • L’ordre international est en train de se déséquilibrer. L’absence de structures politiques supranationales (comme celle de la mondialisation au niveau économique) empêche les points névralgiques de se résorber. Une mondialisation politique pourrait être organisée en réunissant le G20, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale, par exemple.
La crise générationnelle
  • La démographie fait face à trois défis : le vieillissement de la population dans les pays industrialisés, les migrations Sud-Nord de personnes à la recherche d’un emploi et une urbanisation accélérée.
  • Les inégalités 15%-85% (et non pas les 1 % – 99 %) gangrènent l’équilibre sociétal ; on assiste à la montée de plusieurs colères sociales.
  • La colère des jeunes monte au fur et à mesure qu’ils évaluent l’héritage que leur laissent leurs aînés. Il n’y a plus de transferts intergénérationnels, donc de valeurs communes.
  • La montée du « Je » empêche de trouver des solutions qui devraient être collectives.

Les mégatendances qui se dégagent

:
06_Mega-tendances
Aaron David Miller a bien identifié les cinq « D » qui affaiblissent en ce moment la société états-unienne : le Déficit, la Dette, la Dysfonction du milieu politique, la Dépendance à l’égard des hydrocarbures et la Déterioration du système de l’éducation.

Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise.

(Jean Monnet)