(aussi appelé transition, rupture, tectonic shifts ou thresholds aux É-U.)

Tout au long de l’histoire, l’émergence de chaque bond fut accompagnée de l’apparition de nouvelles idées :

L’Antiquité (débute vers -3300)

Une nouvelle vision du monde se développe grâce à la création de l’écriture. Les premières Cités apparaissent (Damas, Athènes, Tyr, Louxor, etc.), avec leurs rois, chefs de guerre et grands prêtres.

Les acteurs influents de ce bond furent Hammourabi, Hérotote, Tacite, Homère, Sophocle, Cicéron, Thucydide, Thalès, Pythagore, Démocrite, Aristote, Platon, Socrate, Périclès, etc. ; et du côté religieux : Moïse, Jésus Christ, Mahomet, Gautama Bouddha, Confucius, Lao Tseu, etc.

C’est durant cette ère que l’humanité reçoit trois fabuleux cadeaux : l’écriture, la Cité et la démocratie. L’être humain devient un citoyen qui va dorénavant chercher à apprivoiser l’art de vivre ensemble. Ainsi débute la longue quête du sens de la vie et de la connaissance  (première étape vers une société de la connaissance ?)

L’un des symboles de cette ère est le scribe accroupi de l’Égypte des 4e ou 5e dynasties (2600-2350 av, J.-C.), qu’on peut voir au Musée du Louvre :012

La Renaissance (1400-1700)

Une nouvelle vision du monde émerge. Pour la première fois, des explorateurs dessinent une carte du monde réel (Vasco de Gamma, Magellan, Christophe Colomb). Puis, c’est la diffusion de notre héritage gréco-romain à travers l’Europe grâce à l’imprimerie (Gutenberg). La terre devient sphérique (Copernic), tandis que l’Europe est reconnue comme telle (Mercator), une réforme religieuse est lancée (Luther et Calvin) et apparaît la notion d’Occident autour de l’Atlantique. Apparaît surtout l’opinion, le sens commun, la justice et les idées de progrès et de civilisation.

Un nouveau contexte intellectuel s’organise autour du réseau des universités, puis de l’Encyclopédie ; l’Église n’a plus le monopole du savoir. Les sciences modernes prennent leur essor avec la publication de Principia Mathematica d’Isaac Newton (1687).

Durant cette ère, l’information est contrôlée par les élites politiques et religieuses, tandis que la culture est homogénéisée par l’école. Ce bond donne lieu à une première mondialisation qui s’organise autour du réseau européen des universités et des foires commerciales.

Les acteurs influents de ce bond sont Léonard de Vinci, Michel-Ange, Nicolas Copernic, André Vésale, Kepler, Hobbes, Galilée, Giordano Bruno, Francis Bacon, Machiavel, Érasme, Hegel, Titien, Raphaël, Martin Luther, Shakespeare, Dante, Cervantès, Machiavel, Dürer, etc.

Le symbole de cette Renaissance est L’Homme de Vitruve, de Léonard de Vinci :013

L’ère industrielle (à partir de 1700)

En fait cette révolution est la somme de trois évolutions accélérées :

  • la rencontre du capital et des énergies qui exige le développement des manufactures dans de grandes villes ;
  • la naissance de l’État garant des libertés individuelles face aux privilèges des monarchies jusqu’alors absolues (les révolutions française et américaine) ;
  • la reconfiguration géographique des États européens et de leur monarchie à la suite des guerres napoléoniennes.

Le citoyen passe d’une Terre située au centre d’un univers restreint à un univers infini tournant autour du soleil et doit apprivoiser l’émergence de la Science (cosmos, calcul, etc.), de l’imprimerie et la découverte du Nouveau Monde.

Une nouvelle vision du monde s’organise, non pas tant autour de la rencontre du capital avec les machines à vapeur puis électriques, ou des booms ferroviaires et sidérurgiques, mais plutôt grâce à l’émergence de la société de droit, de la médecine moderne, de la division du travail et des lettres patentes. Cette transition historique a comme symbole la 5e Symphonie de Beethoven. C’est grâce à toutes ces nouvelles idées qu’apparaît la notion de modernité qu’on essaie de définir :

Les acteurs sont : René Descartes, Blaise Pascal, Isaac Newton, Gottfried Leibniz, John Locke, Baruch Spinoza, Georges Cuvier, Thomas Jefferson, Benjamin Franklin, Adam Smith, James Watt, David Hume, Jacques de Vaucanson, Joseph Marie Jacquard, etc.

L’ère industrielle II (à partir de 1900)

Parce que tous les fuseaux horaires sont maintenant alignés sur Greenwitch, la planète est désormais considérée comme une entité et, bientôt, comme un système (chapitre 9, no 5).

Des scientifiques et des artistes définissent ce nouveau monde : Charles Darwin, Pierre et Marie Curie, James Clerk Maxwell, Louis Pasteur, George Boole, Carl Friedrich Gauss, Heinrich Hertz, Grigor Mendel, Nikola Tesla, les Frères Lumière, Guglielmo Marconi, Thomas Edison, Albert Einstein, Henry Ford, Pablo Picasso, Walt Disney, etc. De leur côté, des philosophes définissent les nouveaux concepts : Georg Friedrich Hegel, Friedrich Nietzsche, Soren Kierkegarrd, Karl Marx, Mahatma Gandhi, etc.

Avec l’ère industrielle naît la sacralisation de l’individu qui fera émerger l’important courant de segmentation, les niches, les réseaux sociaux de première génération, ainsi que de nombreuses applications (chapitre 6, no 6).

L’un des architectes de la révolution industrielle II fut Nikola Tesla, qui développa le courant électrique alternatif, des moteurs fiables, l’éclairage, les ondes radio et les communications sans fil ; en un mot, toute cette énergie propre qui a rendu ce monde « moderne » . C’est l’ère de la massification : celle des chaînes de production de masse, des médias de masse et des grands publics de masse. Une nouvelle mondialisation démarre, mais qui touche cette fois des continents entiers : le colonialisme, les grandes guerres, etc.

L’information est désormais contrôlée par les élites économiques, tandis que la culture est diluée par les médias de masse. Ce bond a été magnifié par ce nouveau support qu’est l’image (d’abord photographique, puis cinématographique et, plus tard, télévisuelle).

Cette période se termine par le cul-de-sac économique néolibéral (2008) et par un désordre international dont les États-Unis furent souvent responsables et dont ils subissent les répercussions d’ailleurs en les exagérant.  Puis une période des transitions s’amorce (2000-2010) qui nous conduit à une ère  postindustrielle.

Les Temps Modernes, de Charlie Chaplin, 1936 :

Chaplin2

La société de la connaissance (à partir de 2000-2010)

Aujourd’hui, une nouvelle vision du monde commence à émerger : un cyberespace se juxtapose sur l’espace-temps industriel. Une mondialisation économique s’organise à la grandeur de la planète (Internet, lors de son lancement à Bruxelles par le G7 en 1995, avait comme objectif un marché planétaire hors taxe en 2015), tandis qu’un autre type de mondialisation, politique cette fois-ci, essaie vainement de se structurer.

Les pionniers de ce bond sont : Babbage, Turing, Marshall McLuhan, Isaac Asimov, Vinton Cerf, Seymour Papert, Alvin Toffler, le trio Schockley-Noyce-Moore, Steve Jobs, Mark Andreessen, Jeff Besos, Mark Zukerberg, Al Gore, Jacques Attali, Armatya Sen, Joseph Stiglitz, Noam Chomsky, etc.

Un des signes avant-coureurs de la société de la connaissance, qui reposera principalement sur les images-écrans interactives, est l’apparition du Macintosh (MacPaint en 1984) :
015

(aussi appelé transition, rupture, tectonic shifts ou thresholds aux É-U.)

Tout au long de l’histoire, l’émergence de chaque bond fut accompagnée de l’apparition de nouvelles idées :

L’Antiquité (débute vers -3300)

Une nouvelle vision du monde se développe grâce à la création de l’écriture. Les premières Cités apparaissent (Damas, Athènes, Tyr, Louxor, etc.), avec leurs rois, chefs de guerre et grands prêtres.

Les acteurs influents de ce bond furent Hammourabi, Hérotote, Tacite, Homère, Sophocle, Cicéron, Thucydide, Thalès, Pythagore, Démocrite, Aristote, Platon, Socrate, Périclès, etc. ; et du côté religieux : Moïse, Jésus Christ, Mahomet, Gautama Bouddha, Confucius, Lao Tseu, etc.

C’est durant cette ère que l’humanité reçoit trois fabuleux cadeaux : l’écriture, la Cité et la démocratie. L’être humain devient un citoyen qui va dorénavant chercher à apprivoiser l’art de vivre ensemble. Ainsi débute la longue quête du sens de la vie et de la connaissance  (première étape vers une société de la connaissance ?)

L’un des symboles de cette ère est le scribe accroupi de l’Égypte des 4e ou 5e dynasties (2600-2350 av, J.-C.), qu’on peut voir au Musée du Louvre :012

La Renaissance (1400-1700)

Une nouvelle vision du monde émerge. Pour la première fois, des explorateurs dessinent une carte du monde réel (Vasco de Gamma, Magellan, Christophe Colomb). Puis, c’est la diffusion de notre héritage gréco-romain à travers l’Europe grâce à l’imprimerie (Gutenberg). La terre devient sphérique (Copernic), tandis que l’Europe est reconnue comme telle (Mercator), une réforme religieuse est lancée (Luther et Calvin) et apparaît la notion d’Occident autour de l’Atlantique. Apparaît surtout l’opinion, le sens commun, la justice et les idées de progrès et de civilisation.

Un nouveau contexte intellectuel s’organise autour du réseau des universités, puis de l’Encyclopédie ; l’Église n’a plus le monopole du savoir. Les sciences modernes prennent leur essor avec la publication de Principia Mathematica d’Isaac Newton (1687).

Durant cette ère, l’information est contrôlée par les élites politiques et religieuses, tandis que la culture est homogénéisée par l’école. Ce bond donne lieu à une première mondialisation qui s’organise autour du réseau européen des universités et des foires commerciales.

Les acteurs influents de ce bond sont Léonard de Vinci, Michel-Ange, Nicolas Copernic, André Vésale, Kepler, Hobbes, Galilée, Giordano Bruno, Francis Bacon, Machiavel, Érasme, Hegel, Titien, Raphaël, Martin Luther, Shakespeare, Dante, Cervantès, Machiavel, Dürer, etc.

Le symbole de cette Renaissance est L’Homme de Vitruve, de Léonard de Vinci :013

L’ère industrielle (à partir de 1700)

En fait cette révolution est la somme de trois évolutions accélérées :

  • la rencontre du capital et des énergies qui exige le développement des manufactures dans de grandes villes ;
  • la naissance de l’État garant des libertés individuelles face aux privilèges des monarchies jusqu’alors absolues (les révolutions française et américaine) ;
  • la reconfiguration géographique des États européens et de leur monarchie à la suite des guerres napoléoniennes.

Le citoyen passe d’une Terre située au centre d’un univers restreint à un univers infini tournant autour du soleil et doit apprivoiser l’émergence de la Science (cosmos, calcul, etc.), de l’imprimerie et la découverte du Nouveau Monde.

Une nouvelle vision du monde s’organise, non pas tant autour de la rencontre du capital avec les machines à vapeur puis électriques, ou des booms ferroviaires et sidérurgiques, mais plutôt grâce à l’émergence de la société de droit, de la médecine moderne, de la division du travail et des lettres patentes. Cette transition historique a comme symbole la 5e Symphonie de Beethoven. C’est grâce à toutes ces nouvelles idées qu’apparaît la notion de modernité qu’on essaie de définir :

Les acteurs sont : René Descartes, Blaise Pascal, Isaac Newton, Gottfried Leibniz, John Locke, Baruch Spinoza, Georges Cuvier, Thomas Jefferson, Benjamin Franklin, Adam Smith, James Watt, David Hume, Jacques de Vaucanson, Joseph Marie Jacquard, etc.

L’ère industrielle II (à partir de 1900)

Parce que tous les fuseaux horaires sont maintenant alignés sur Greenwitch, la planète est désormais considérée comme une entité et, bientôt, comme un système (chapitre 9, no 5).

Des scientifiques et des artistes définissent ce nouveau monde : Charles Darwin, Pierre et Marie Curie, James Clerk Maxwell, Louis Pasteur, George Boole, Carl Friedrich Gauss, Heinrich Hertz, Grigor Mendel, Nikola Tesla, les Frères Lumière, Guglielmo Marconi, Thomas Edison, Albert Einstein, Henry Ford, Pablo Picasso, Walt Disney, etc. De leur côté, des philosophes définissent les nouveaux concepts : Georg Friedrich Hegel, Friedrich Nietzsche, Soren Kierkegarrd, Karl Marx, Mahatma Gandhi, etc.

Avec l’ère industrielle naît la sacralisation de l’individu qui fera émerger l’important courant de segmentation, les niches, les réseaux sociaux de première génération, ainsi que de nombreuses applications (chapitre 6, no 6).

L’un des architectes de la révolution industrielle II fut Nikola Tesla, qui développa le courant électrique alternatif, des moteurs fiables, l’éclairage, les ondes radio et les communications sans fil ; en un mot, toute cette énergie propre qui a rendu ce monde « moderne » . C’est l’ère de la massification : celle des chaînes de production de masse, des médias de masse et des grands publics de masse. Une nouvelle mondialisation démarre, mais qui touche cette fois des continents entiers : le colonialisme, les grandes guerres, etc.

L’information est désormais contrôlée par les élites économiques, tandis que la culture est diluée par les médias de masse. Ce bond a été magnifié par ce nouveau support qu’est l’image (d’abord photographique, puis cinématographique et, plus tard, télévisuelle).

Cette période se termine par le cul-de-sac économique néolibéral (2008) et par un désordre international dont les États-Unis furent souvent responsables et dont ils subissent les répercussions d’ailleurs en les exagérant.  Puis une période des transitions s’amorce (2000-2010) qui nous conduit à une ère  postindustrielle.

Les Temps Modernes, de Charlie Chaplin, 1936 :

Chaplin2

La société de la connaissance (à partir de 2000-2010)

Aujourd’hui, une nouvelle vision du monde commence à émerger : un cyberespace se juxtapose sur l’espace-temps industriel. Une mondialisation économique s’organise à la grandeur de la planète (Internet, lors de son lancement à Bruxelles par le G7 en 1995, avait comme objectif un marché planétaire hors taxe en 2015), tandis qu’un autre type de mondialisation, politique cette fois-ci, essaie vainement de se structurer.

Les pionniers de ce bond sont : Babbage, Turing, Marshall McLuhan, Isaac Asimov, Vinton Cerf, Seymour Papert, Alvin Toffler, le trio Schockley-Noyce-Moore, Steve Jobs, Mark Andreessen, Jeff Besos, Mark Zukerberg, Al Gore, Jacques Attali, Armatya Sen, Joseph Stiglitz, Noam Chomsky, etc.

Un des signes avant-coureurs de la société de la connaissance, qui reposera principalement sur les images-écrans interactives, est l’apparition du Macintosh (MacPaint en 1984) :
015