Quand on analyse l’évolution des communications, on ne se pose pas toujours les bonnes questions ! Par exemple, en ce qui concerne l’avenir des journaux, dont on parle tant ces jours-ci. On n’analyse leur évolution qu’à partir de l’arrivée des technologies au lieu d’étudier l’évolution des flux d’informations. Voici l’exemple de la perte de vitesse des journaux traditionnels, une évolution qui nous fait comprendre aussi celle de la radio, de la télévision, du cinéma, etc. :

1631 : L’émergence de l’ère industrielle suscite la création des premières gazettes que les citoyens de la nouvelle société lisent pour comprendre notamment les décisions imposées par le Roi. C’est une période où l’information est soigneusement filtrée par les élites en place et où les reporters succèdent aux colporteurs du Moyen-Âge. Les premiers réseaux de publicité voient le jour (les petites annonces ).

1750 : Création des premiers journaux hebdomadaires dont le contenu s’élargit en même temps que leur lectorat. On y décrit une société plus mondaine : des articles de sciences pratiques, des commentaires de spectacles ou de modes et on donne la parole aux lecteurs ou aux écrivains (Balzac, Hugo, Dumas). Les journaux deviennent alors une presse plaisir où la censure commence à disparaître.

1800 : Des explosions technologiques multiplient la production et la diffusion des informations : la lithographie (1796), la linotypie (1880) et les presses rotatives (1883). En même temps, on utilise les trains (1900) pour transporter, très rapidement, les journaux d’une ville à l’autre.

1835 : À cause de l’arrivée du télégraphe, puis des liaisons du premier câble sous-marin (1858) et radiotélégraphique (1901), la quantité d’informations est telle que de grandes agences de presse voient le jour (Havas, Reuter, etc.) : c’est un journal à l’usage des journaux. Commence alors l’ère des nouvelles provenant de l’étranger, des traductions (embryon des futures industries de la langue) et de l’effervescence éditorialiste vis- à-vis des choix de société « modernes » qui commencent à se profiler. C’est la course aux scoops qui débute.

1920 : La descente des journaux coïncide avec l’arrivée de la deuxième révolution industrielle. On assiste à la popularisation du cinéma. Le journal perd son monopole de l’image.

1930 : Popularisation de la radio. Le journal perd son monopole des nouvelles.

1950 : Autres bonds technologiques : l’offset (1950) et la photocomposition (1970).

1960 : Popularisation de la télévision. Le journal perd son monopole face au journal télévisé. Les lecteurs et les publicistes commencent à délaisser l’édition papier.

1980 : Le Macintosh offre à tous la possibilité de devenir son propre éditeur.

1990 : L’Internet et le Web attirent un nombre important de jeunes créateurs et lecteurs. Les éditeurs de journaux ne comprennent pas ce JPEG ou ce MP3 qui surgit dans leur univers et résistent malheureusement.

2000 : On assiste à une réorganisation de la production des contenus (donc des salles de presses et des droits d’auteurs) autour du multiplateforme numérique (à la fois papier, mobile et sur support numérique).

2013 : L’assiette publicitaire bascule de la télévision en faveur d’Internet. La dictature des moteurs de recherche commence.

2014 : Émergence des interfaces 3D (Oculus Rift de Sony).

Dactilo-4

La vraie question se pose alors : quel modèle sociétal et économique allons-nous développer à la fois pour une information brute et immédiate et une réflexion synthèse ?

Est-ce que tout cela serait arrivé si la notion de réseau avait été utilisée depuis le début ?

Les questions non posées

Voici ce que les éditeurs de journaux et, aussi, ceux des domaines de la musique et du cinéma n’ont pas compris et qui pousse ces industries vers les bennes du recyclage ;

  • désormais, ce sont les réseaux, et non plus les chaînes de diffusion, qui dominent les pages d’accueil ;
  • l’équipe de rédaction doit devenir multiplateforme, parce que c’est celle-ci qui fait baisser les coûts et attire une partie de l’assiette publicitaire ;
  • le journalisme d’opinion prend de la vigueur, MAIS avec les blogueurs ;
  • l’hyperconcentration des consortiums rend ceux-ci de plus en plus puissants (les prochains maîtres du monde ? ) ;
  • les citoyens sont d’abord intéressés par ce qui se passe à proximité d’eux.

Voici maintenant ce qu’ils pourraient faire :

  • Vérifier les sources des informations reçues en exigeant des témoignages ou des images des contributeurs pour maintenir leur crédibilité ;
  • offrir aux citoyens un formulaire pour qu’ils puissent suggérer des sujets de reportage ou de contribution ;
  • offrir une formation multimédia aux futurs journalistes citoyens qui souhaitent collaborer à la couverture de certains événements qui leur sont familiers. Etc.

Quand on analyse l’évolution des communications, on ne se pose pas toujours les bonnes questions ! Par exemple, en ce qui concerne l’avenir des journaux, dont on parle tant ces jours-ci. On n’analyse leur évolution qu’à partir de l’arrivée des technologies au lieu d’étudier l’évolution des flux d’informations. Voici l’exemple de la perte de vitesse des journaux traditionnels, une évolution qui nous fait comprendre aussi celle de la radio, de la télévision, du cinéma, etc. :

1631 : L’émergence de l’ère industrielle suscite la création des premières gazettes que les citoyens de la nouvelle société lisent pour comprendre notamment les décisions imposées par le Roi. C’est une période où l’information est soigneusement filtrée par les élites en place et où les reporters succèdent aux colporteurs du Moyen-Âge. Les premiers réseaux de publicité voient le jour (les petites annonces ).

1750 : Création des premiers journaux hebdomadaires dont le contenu s’élargit en même temps que leur lectorat. On y décrit une société plus mondaine : des articles de sciences pratiques, des commentaires de spectacles ou de modes et on donne la parole aux lecteurs ou aux écrivains (Balzac, Hugo, Dumas). Les journaux deviennent alors une presse plaisir où la censure commence à disparaître.

1800 : Des explosions technologiques multiplient la production et la diffusion des informations : la lithographie (1796), la linotypie (1880) et les presses rotatives (1883). En même temps, on utilise les trains (1900) pour transporter, très rapidement, les journaux d’une ville à l’autre.

1835 : À cause de l’arrivée du télégraphe, puis des liaisons du premier câble sous-marin (1858) et radiotélégraphique (1901), la quantité d’informations est telle que de grandes agences de presse voient le jour (Havas, Reuter, etc.) : c’est un journal à l’usage des journaux. Commence alors l’ère des nouvelles provenant de l’étranger, des traductions (embryon des futures industries de la langue) et de l’effervescence éditorialiste vis- à-vis des choix de société « modernes » qui commencent à se profiler. C’est la course aux scoops qui débute.

1920 : La descente des journaux coïncide avec l’arrivée de la deuxième révolution industrielle. On assiste à la popularisation du cinéma. Le journal perd son monopole de l’image.

1930 : Popularisation de la radio. Le journal perd son monopole des nouvelles.

1950 : Autres bonds technologiques : l’offset (1950) et la photocomposition (1970).

1960 : Popularisation de la télévision. Le journal perd son monopole face au journal télévisé. Les lecteurs et les publicistes commencent à délaisser l’édition papier.

1980 : Le Macintosh offre à tous la possibilité de devenir son propre éditeur.

1990 : L’Internet et le Web attirent un nombre important de jeunes créateurs et lecteurs. Les éditeurs de journaux ne comprennent pas ce JPEG ou ce MP3 qui surgit dans leur univers et résistent malheureusement.

2000 : On assiste à une réorganisation de la production des contenus (donc des salles de presses et des droits d’auteurs) autour du multiplateforme numérique (à la fois papier, mobile et sur support numérique).

2013 : L’assiette publicitaire bascule de la télévision en faveur d’Internet. La dictature des moteurs de recherche commence.

2014 : Émergence des interfaces 3D (Oculus Rift de Sony).

Dactilo-4

La vraie question se pose alors : quel modèle sociétal et économique allons-nous développer à la fois pour une information brute et immédiate et une réflexion synthèse ?

Est-ce que tout cela serait arrivé si la notion de réseau avait été utilisée depuis le début ?

Les questions non posées

Voici ce que les éditeurs de journaux et, aussi, ceux des domaines de la musique et du cinéma n’ont pas compris et qui pousse ces industries vers les bennes du recyclage ;

  • désormais, ce sont les réseaux, et non plus les chaînes de diffusion, qui dominent les pages d’accueil ;
  • l’équipe de rédaction doit devenir multiplateforme, parce que c’est celle-ci qui fait baisser les coûts et attire une partie de l’assiette publicitaire ;
  • le journalisme d’opinion prend de la vigueur, MAIS avec les blogueurs ;
  • l’hyperconcentration des consortiums rend ceux-ci de plus en plus puissants (les prochains maîtres du monde ? ) ;
  • les citoyens sont d’abord intéressés par ce qui se passe à proximité d’eux.

Voici maintenant ce qu’ils pourraient faire :

  • Vérifier les sources des informations reçues en exigeant des témoignages ou des images des contributeurs pour maintenir leur crédibilité ;
  • offrir aux citoyens un formulaire pour qu’ils puissent suggérer des sujets de reportage ou de contribution ;
  • offrir une formation multimédia aux futurs journalistes citoyens qui souhaitent collaborer à la couverture de certains événements qui leur sont familiers. Etc.