L’économie de marché est né entre 1650 et 1750. Cependant, le modèle économique actuel s’est implanté grâce à Ronald Reagan et Margaret Thatcher, à partir des années 1980. Ses impératifs sont la maximisation du profit, la concurrence et l’accumulation du capital.
Ce modèle a connu plusieurs vagues d’innovations qui l’ont poussé vers des sommets inégalés :

  • B2B (backstore) (à partir de 1960)
    • Paperless Office (Cashless Office)
    • Productivité (volume)
    • Réseautage (banques et institutions de crédit)
    • Sécurité (confidentialité), etc.
  • B2C (Frontstore) (à partir de 1980)
    • CRM & KM
    • Fidélisation des clientèles
    • Architecture briques&clics
    • Variation des prix, etc.
  • C2C & P2P (Net Economy) (à partir de l’an 2000)
    • Niches (réseaux sociaux)
    • Automatisation (choix par catalogues électroniques)
    • Assiette publicitaire numérique
    • Inventaire zéro, etc.

… et d’autres crises qui marquent la désuétude du modèle néolibéral due a la multiplication des algorithmes de financiarisation et à la cupidité des oligarchies :

  • Crises aux États-Unis (à partir de 2008)
  • Crises en Europe (à partir de 2012)
  • Crise a devenir dans les pays émergents

Capito-6-1
Au lieu de devenir un président, c’est plutôt un chef pompier, chargé d’éteindre plusieurs feux, qu’est devenu M. Obama. Après 2008, le modèle économique néolibéral devient désuet.

Les raisons des crises actuelles

Si on relit le schéma précédent, on distingue bien les étapes de productivité que furent la 2e Révolution industrielle, puis la 3e (voir ci-dessous). Mais, la 4E demeure encore bloquée pour plusieurs raisons :
Raison-6
Les gains de la 3e se sont évanouit a partir de 2008 malgré l’apport des TIC. Et, parce que personne ne comptabilise les futurs coûts des choix non faits par nos dirigeants actuels, la société se fragilise et son futur va devenir chaotique. Nous sommes probablement en route vers une implosion, vers 2020, si rien n’est fait. (Voir le rapport la Banque Mondiale : Dividendes du numérique, en 2015)

En 2008, l’économie industrielle comprenait plus de 30 millions d’acteurs répartis en trois fuseaux horaires à travers la planète (Shanghai, Londres et New York). Trois chercheurs suisses ont analysé 43 060 multinationales pour mettre à jour un cœur de 1318 entreprises qui, interconnectées, formeraient le noyau central (voir ci-dessous). Ce serait le 1 % dont on parle si souvent et qui monopoliserait plus de 60 % des activités économiques industrielles et financières du globe ; est-ce que ces multinationales seraient les « Maitres du monde industriel », les Too Big Too Fall ?
Noyeau-6-1
(The Network of Global Control, par Stefania Vitali, James B. Glattfelder et Stefano Battiston, Zurich, 2011).

Aujourd’hui, dans tous les domaines, comme l’automobile, l’aviation et d’autres, il n’y a maintenant de place que pour de très grands consortiums. Par exemple, il n’y a plus que dix oligarchies dans le domaine de la consommation alimentaire : Coca-Cola, Kraft, Nestlé, Procter & Gamble, Pepsico, Unilever, Kellog, Johnson & Johnson et General Mills.
276
Ses principaux outils numériques sont les marchés, les banques et les réseaux qui cessent de se massifier pour commencer à se ramifier. Ce modèle réagit à sa logique du toujours plus : toujours plus de rêves = toujours plus de besoins = toujours plus de consommation.

Faire de l’économie une servante, pas une maîtresse.

(Yves Leclerc, Refaire le monde)

Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’usure.

(Coran, 2,275)

Hervé Philippe. La Tribune, octobre 2011

Hervé Philippe. La Tribune, octobre 2011

Les seuls rêves maintenant permis sont des rêves de conquêtes de richesses ou encore des rêves de domination.

Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas.

(Sitting Bull, guide spirituel Lakotas)

Quelques repères
1792 Première grande crise de la finance dite « moderne ».
1825 Crise qui oblige la création des « grandes banques ».
1854 Crise exigeant une nouvelle organisation mondiale.
1907 Crise obligeant la création de la Réserve Fédérale américaine.
1929 Grande crise économique
1933 New Deal de F. R. Rooseveld
1936 Théorie générale de John Maynard Keynes.
1942 Projet Manhattan (Vannevar Bush) : naissance du complexe militaro-industriel américain et de l’arme atomique.
1944 Accord de Bretton Woods et début des Trente Glorieuses.
1957 American Express, première carte de crédit en plastique.
1975 Invention des stock-options.
1980 L’économie voit sa productivité multipliée par l’arrivée de la micro-informatique.
1990 Chute du Mur de Berlin, triomphe du capitalisme américain et émergence du concept d’un Nouvel Ordre économique.
1995 Adoption par les pays industrialisés du protocole de communication Internet. Objectif déclaré à long terme : faire d’Internet le marché planétaire hors taxe en 2015.
2000 Implosion de la bulle boursière, puis de la bulle spéculative des dot-com et début des scandales comptables (Enron, WorldCom, Adelphia, etc.)
2008 Crise des subprimes causée par les grands consortiums financiers.
2012 Le G20 remplace le G8, considéré maintenant comme un club de riches.

L’évolution probable du monde des affaires : les nouvelles tendances, par Ross Dawson du Future Exploration Network.
Capture d’écran 2014-09-24 à 11.26.08

Les quatre économies

Nous vivons dans une société où quatre économies coexistent :

L’économie réelle

celle des entreprises qui engendrent de l’argent réel avec une valeur d’usage réelle ; elle est la somme des PIB de tous les États.

L’économie virtuelle

celle des bourses financières qui spéculent ; c’est cette financiarisation de l’économie réelle qui a fait déraper celle-ci récemment.

L’économie pirate

celle du travail au noir, des dessous de table, des contrefaçons et des fraudes fiscales.

L’économie mafieuse

celle des trafics illicites (drogues, armes, jeux en ligne et prostitution).

Lors des grandes crises, comme c’est le cas présentement, les économies pirate et mafieuse deviennent plus importantes que l’économie réelle, faussant ainsi toutes les analyses des décideurs.

La magie du marché néolibéral a créé une centralisation à outrance et ses excès ont imposé aux citoyens la hiérarchie, l’uniformité et les monopoles.

C’était l’utopie d’une croissance sans fin pour une société organisée comme une entreprise, c’est-à-dire préoccupée par une rentabilité ne reposant que sur le modèle consommer-jeter. Ce modèle du Toujours plus a engendré deux problèmes majeurs : il n’a pas redistribué équitablement la richesse (les biens nantis ne représentent que 15 % de la population) et sa croissance débridée a détruit beaucoup trop de systèmes naturels. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence des marchés ou des profits, seulement leur hégémonie.

C’est la fin d’un modèle de croissance qui se voulait infini, mais qui fonctionnait dans un monde fini.

À partir de l’an 2000, les grandes banques sont entrées dans une phase de financiarisation à outrance. Cette financiarisation a développé un capitalisme débridé qui a créé cette mondialisation de l’indifférence. Ces institutions estimaient qu’elles étaient trop grosses pour faire faillite, donc qu’elles devaient être dépannées, quoiqu’il arrive, par l’État (voir le sauvetage orchestré par Obama en 2008). Par exemple, l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis a fait disparaître en fumée plus de 8 000 milliards $.

Le modèle néolibéral :

egaux-6jpg-1

Selçuk, Le Monde diplomatique, Manière de voir 18, 1993.

Les irritants

Plusieurs postulats ont maintenant du plomb dans l’aile :

  • Le libre-échange accroît nécessairement le bien-être (?)
  • Les marchés conduisent spontanément à l’efficacité (?)
  • L’économie de ruissellement (trickle-down economy) finit par profiter à tous les membres de la société (?)
  • Le secret bancaire est nécessaire à l’efficacité économique (?)

Il est comme un vaste jeu de Monopoly où 1% de la population possède 50% des avoirs.

Les réponses aux irritants du modèle actuel ont été clairement identifiées lors de la rencontre du G20, en avril 2009, à Londres :

  • accroître la régulation financière ;
  • modifier la rémunération des cadres dirigeants ;
  • faire disparaître les paradis fiscaux ;
  • encadrer les agences de notation financière.

L’économie est toujours affaire de confiance.

(Jeremy Rifkin, 2006)

279

Des résultats économiques que les promoteurs n’attendaient pas

Le passage actuel de la société industrielle vers une société de la connaissance s’est fait en trois étapes. Les stratégies économiques à court terme d’Internet 1 et 2 n’ont pas donné les bénéfices escomptés à long terme :

Avec l’Internet 1

la culture numérique modifie le bureau, l’usine et le magasin au nom de la productivité.

Avec l’Internet 2

la culture numérique s’installe dans la maison et dématérialise les objets de communication comme le livre, le disque, le journal et le film. L’utilisateur n’est plus obligé de se les procurer physiquement au magasin.

Avec l’Internet 3 (après 2020 ?)

la culture numérique rejoindra l’individu où qu’il soit ; il pourra acheter les produits et les contenus à partir du Cloud.

Lors de l’étape 1, le modèle de massification des produits et des clientèles promettait de créer une massification des bénéfices, lesquels devaient être mondialisés lors de l’étape 2. Avec la troisième étape, on aboutit plutôt à une remise en question du modèle économique (2008). De fait, le modèle a stimulé les activités économiques de façon tellement inégale qu’il a entraîné d’énormes déséquilibres entre les gens et les pays, un fossé qui ne cesse de se creuser :

280

(The Economist)

Tous les pays sont égaux;
il y en a qui sont plus égaux que d’autres.

Le cul-de-sac de 2008

Poussé par la mondialisation économique, les algorithmes de financiarisation et l’avarice des grandes institutions bancaires et financières, le modèle néolibéral a connu son cul-de-sac en 2008.

Les crises de 2008 se préparaient depuis plus de trente ans, durant lesquels la culture de l’épargne du citoyen a été remplacée par une culture du crédit centrée plutôt sur la consommation et le court terme, donc sur une culture des déchets.

La dette est devenue une véritable épée de Damoclès.

En mettant l’argent au-dessus de toutes les valeurs, les sociétés occidentales font perdre leur âme aux peuples qui les composent.

Les citoyens deviennent des êtres artificiels flottant au gré des médias de masse dont le seul but est de faire le maximum de profits pour les consortiums qui les possèdent. Désormais, les citoyens vivent dans un monde où ils ne deviennent que des consommateurs à l’individualisme exacerbé ; ils n’ont plus d’identité, mais un seul dieu : l’argent.

En ce moment, pour survivre le modèle néolibéral essaie de perdurer en se camouflant sous l’étiquette d’un modèle de sécurité qui invite les citoyens à troquer leur liberté devant les menaces du terrorisme et de l’islamophobie (si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous). Aujourd’hui, plusieurs chercheurs proposent de nouvelles approches : un capitalisme vert ou un keynésianisme écologique par exemple, mais ces approches ne veulent vraiment pas changer le modèle, seulement « l’améliorer ».

L’économie de marché est né entre 1650 et 1750. Cependant, le modèle économique actuel s’est implanté grâce à Ronald Reagan et Margaret Thatcher, à partir des années 1980. Ses impératifs sont la maximisation du profit, la concurrence et l’accumulation du capital.
Ce modèle a connu plusieurs vagues d’innovations qui l’ont poussé vers des sommets inégalés :

  • B2B (backstore) (à partir de 1960)
    • Paperless Office (Cashless Office)
    • Productivité (volume)
    • Réseautage (banques et institutions de crédit)
    • Sécurité (confidentialité), etc.
  • B2C (Frontstore) (à partir de 1980)
    • CRM & KM
    • Fidélisation des clientèles
    • Architecture briques&clics
    • Variation des prix, etc.
  • C2C & P2P (Net Economy) (à partir de l’an 2000)
    • Niches (réseaux sociaux)
    • Automatisation (choix par catalogues électroniques)
    • Assiette publicitaire numérique
    • Inventaire zéro, etc.

… et d’autres crises qui marquent la désuétude du modèle néolibéral due a la multiplication des algorithmes de financiarisation et à la cupidité des oligarchies :

  • Crises aux États-Unis (à partir de 2008)
  • Crises en Europe (à partir de 2012)
  • Crise a devenir dans les pays émergents

Capito-6-1
Au lieu de devenir un président, c’est plutôt un chef pompier, chargé d’éteindre plusieurs feux, qu’est devenu M. Obama. Après 2008, le modèle économique néolibéral devient désuet.

Les raisons des crises actuelles

Si on relit le schéma précédent, on distingue bien les étapes de productivité que furent la 2e Révolution industrielle, puis la 3e (voir ci-dessous). Mais, la 4E demeure encore bloquée pour plusieurs raisons :
Raison-6
Les gains de la 3e se sont évanouit a partir de 2008 malgré l’apport des TIC. Et, parce que personne ne comptabilise les futurs coûts des choix non faits par nos dirigeants actuels, la société se fragilise et son futur va devenir chaotique. Nous sommes probablement en route vers une implosion, vers 2020, si rien n’est fait. (Voir le rapport la Banque Mondiale : Dividendes du numérique, en 2015)

En 2008, l’économie industrielle comprenait plus de 30 millions d’acteurs répartis en trois fuseaux horaires à travers la planète (Shanghai, Londres et New York). Trois chercheurs suisses ont analysé 43 060 multinationales pour mettre à jour un cœur de 1318 entreprises qui, interconnectées, formeraient le noyau central (voir ci-dessous). Ce serait le 1 % dont on parle si souvent et qui monopoliserait plus de 60 % des activités économiques industrielles et financières du globe ; est-ce que ces multinationales seraient les « Maitres du monde industriel », les Too Big Too Fall ?
Noyeau-6-1
(The Network of Global Control, par Stefania Vitali, James B. Glattfelder et Stefano Battiston, Zurich, 2011).

Aujourd’hui, dans tous les domaines, comme l’automobile, l’aviation et d’autres, il n’y a maintenant de place que pour de très grands consortiums. Par exemple, il n’y a plus que dix oligarchies dans le domaine de la consommation alimentaire : Coca-Cola, Kraft, Nestlé, Procter & Gamble, Pepsico, Unilever, Kellog, Johnson & Johnson et General Mills.
276
Ses principaux outils numériques sont les marchés, les banques et les réseaux qui cessent de se massifier pour commencer à se ramifier. Ce modèle réagit à sa logique du toujours plus : toujours plus de rêves = toujours plus de besoins = toujours plus de consommation.

Faire de l’économie une servante, pas une maîtresse.

(Yves Leclerc, Refaire le monde)

Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’usure.

(Coran, 2,275)

Hervé Philippe. La Tribune, octobre 2011

Hervé Philippe. La Tribune, octobre 2011

Les seuls rêves maintenant permis sont des rêves de conquêtes de richesses ou encore des rêves de domination.

Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas.

(Sitting Bull, guide spirituel Lakotas)

Quelques repères
1792 Première grande crise de la finance dite « moderne ».
1825 Crise qui oblige la création des « grandes banques ».
1854 Crise exigeant une nouvelle organisation mondiale.
1907 Crise obligeant la création de la Réserve Fédérale américaine.
1929 Grande crise économique
1933 New Deal de F. R. Rooseveld
1936 Théorie générale de John Maynard Keynes.
1942 Projet Manhattan (Vannevar Bush) : naissance du complexe militaro-industriel américain et de l’arme atomique.
1944 Accord de Bretton Woods et début des Trente Glorieuses.
1957 American Express, première carte de crédit en plastique.
1975 Invention des stock-options.
1980 L’économie voit sa productivité multipliée par l’arrivée de la micro-informatique.
1990 Chute du Mur de Berlin, triomphe du capitalisme américain et émergence du concept d’un Nouvel Ordre économique.
1995 Adoption par les pays industrialisés du protocole de communication Internet. Objectif déclaré à long terme : faire d’Internet le marché planétaire hors taxe en 2015.
2000 Implosion de la bulle boursière, puis de la bulle spéculative des dot-com et début des scandales comptables (Enron, WorldCom, Adelphia, etc.)
2008 Crise des subprimes causée par les grands consortiums financiers.
2012 Le G20 remplace le G8, considéré maintenant comme un club de riches.

L’évolution probable du monde des affaires : les nouvelles tendances, par Ross Dawson du Future Exploration Network.
Capture d’écran 2014-09-24 à 11.26.08

Les quatre économies

Nous vivons dans une société où quatre économies coexistent :

L’économie réelle

celle des entreprises qui engendrent de l’argent réel avec une valeur d’usage réelle ; elle est la somme des PIB de tous les États.

L’économie virtuelle

celle des bourses financières qui spéculent ; c’est cette financiarisation de l’économie réelle qui a fait déraper celle-ci récemment.

L’économie pirate

celle du travail au noir, des dessous de table, des contrefaçons et des fraudes fiscales.

L’économie mafieuse

celle des trafics illicites (drogues, armes, jeux en ligne et prostitution).

Lors des grandes crises, comme c’est le cas présentement, les économies pirate et mafieuse deviennent plus importantes que l’économie réelle, faussant ainsi toutes les analyses des décideurs.

La magie du marché néolibéral a créé une centralisation à outrance et ses excès ont imposé aux citoyens la hiérarchie, l’uniformité et les monopoles.

C’était l’utopie d’une croissance sans fin pour une société organisée comme une entreprise, c’est-à-dire préoccupée par une rentabilité ne reposant que sur le modèle consommer-jeter. Ce modèle du Toujours plus a engendré deux problèmes majeurs : il n’a pas redistribué équitablement la richesse (les biens nantis ne représentent que 15 % de la population) et sa croissance débridée a détruit beaucoup trop de systèmes naturels. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence des marchés ou des profits, seulement leur hégémonie.

C’est la fin d’un modèle de croissance qui se voulait infini, mais qui fonctionnait dans un monde fini.

À partir de l’an 2000, les grandes banques sont entrées dans une phase de financiarisation à outrance. Cette financiarisation a développé un capitalisme débridé qui a créé cette mondialisation de l’indifférence. Ces institutions estimaient qu’elles étaient trop grosses pour faire faillite, donc qu’elles devaient être dépannées, quoiqu’il arrive, par l’État (voir le sauvetage orchestré par Obama en 2008). Par exemple, l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis a fait disparaître en fumée plus de 8 000 milliards $.

Le modèle néolibéral :

egaux-6jpg-1

Selçuk, Le Monde diplomatique, Manière de voir 18, 1993.

Les irritants

Plusieurs postulats ont maintenant du plomb dans l’aile :

  • Le libre-échange accroît nécessairement le bien-être (?)
  • Les marchés conduisent spontanément à l’efficacité (?)
  • L’économie de ruissellement (trickle-down economy) finit par profiter à tous les membres de la société (?)
  • Le secret bancaire est nécessaire à l’efficacité économique (?)

Il est comme un vaste jeu de Monopoly où 1% de la population possède 50% des avoirs.

Les réponses aux irritants du modèle actuel ont été clairement identifiées lors de la rencontre du G20, en avril 2009, à Londres :

  • accroître la régulation financière ;
  • modifier la rémunération des cadres dirigeants ;
  • faire disparaître les paradis fiscaux ;
  • encadrer les agences de notation financière.

L’économie est toujours affaire de confiance.

(Jeremy Rifkin, 2006)

279

Des résultats économiques que les promoteurs n’attendaient pas

Le passage actuel de la société industrielle vers une société de la connaissance s’est fait en trois étapes. Les stratégies économiques à court terme d’Internet 1 et 2 n’ont pas donné les bénéfices escomptés à long terme :

Avec l’Internet 1

la culture numérique modifie le bureau, l’usine et le magasin au nom de la productivité.

Avec l’Internet 2

la culture numérique s’installe dans la maison et dématérialise les objets de communication comme le livre, le disque, le journal et le film. L’utilisateur n’est plus obligé de se les procurer physiquement au magasin.

Avec l’Internet 3 (après 2020 ?)

la culture numérique rejoindra l’individu où qu’il soit ; il pourra acheter les produits et les contenus à partir du Cloud.

Lors de l’étape 1, le modèle de massification des produits et des clientèles promettait de créer une massification des bénéfices, lesquels devaient être mondialisés lors de l’étape 2. Avec la troisième étape, on aboutit plutôt à une remise en question du modèle économique (2008). De fait, le modèle a stimulé les activités économiques de façon tellement inégale qu’il a entraîné d’énormes déséquilibres entre les gens et les pays, un fossé qui ne cesse de se creuser :

280

(The Economist)

Tous les pays sont égaux;
il y en a qui sont plus égaux que d’autres.

Le cul-de-sac de 2008

Poussé par la mondialisation économique, les algorithmes de financiarisation et l’avarice des grandes institutions bancaires et financières, le modèle néolibéral a connu son cul-de-sac en 2008.

Les crises de 2008 se préparaient depuis plus de trente ans, durant lesquels la culture de l’épargne du citoyen a été remplacée par une culture du crédit centrée plutôt sur la consommation et le court terme, donc sur une culture des déchets.

La dette est devenue une véritable épée de Damoclès.

En mettant l’argent au-dessus de toutes les valeurs, les sociétés occidentales font perdre leur âme aux peuples qui les composent.

Les citoyens deviennent des êtres artificiels flottant au gré des médias de masse dont le seul but est de faire le maximum de profits pour les consortiums qui les possèdent. Désormais, les citoyens vivent dans un monde où ils ne deviennent que des consommateurs à l’individualisme exacerbé ; ils n’ont plus d’identité, mais un seul dieu : l’argent.

En ce moment, pour survivre le modèle néolibéral essaie de perdurer en se camouflant sous l’étiquette d’un modèle de sécurité qui invite les citoyens à troquer leur liberté devant les menaces du terrorisme et de l’islamophobie (si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous). Aujourd’hui, plusieurs chercheurs proposent de nouvelles approches : un capitalisme vert ou un keynésianisme écologique par exemple, mais ces approches ne veulent vraiment pas changer le modèle, seulement « l’améliorer ».