Comme un enfant qui grandit trop vite et dont les vêtements ne font plus. Internet subit des mutations qui posent des problèmes. En dix ans, il a connu une hausse de +566 %. Quelques chiffres indiquent l’ampleur des défis actuels :  115

  • 144 milliards de courriels sont échangés chaque jour (68 % sont des pourriels) ;
  • 822 240 nouveaux sites sont mis en ligne chaque jour ;
  • il y a 8 nouveaux utilisateurs chaque seconde ;
  • 2 millions de requêtes sont effectuées sur Google chaque minute ;
  • 571 nouveaux sites Web sont créés chaque minute, Etc.

À l’heure actuelle, seulement 23 % de la population mondiale utilise le système ; qu’en sera-t-il quand le nombre d’internautes doublera ? Déjà, les chiffres indiquent qu’Internet se dirige vers une nouvelle complexité, c’est-à-dire une nouvelle étape (on verra plus loin apparaitre l’Internet des objets, des ordinateurs quantiques, des bit-Clouds, le Visual Big data, etc.). Bientôt, il deviendra autre, comme la société dont il est le témoin.

La mutation actuelle est caractérisée par le Cloud, qui apparaît vers 2008. Cette informatique en nuage (infonuagique) offre une série de services à partir de server farms, qui sont de gigantesques entrepôts comprenant des dizaines de milliers de serveurs. La ferme construite récemment par Google comprend 50,000 serveurs réunis en clusters. Cette ferme peut traiter chaque jour 3 milliards de recherches, indexer 20 milliards de pages Web et offrir suffisamment d’espace mémoire à 500 millions d’utilisateurs de Gmail.

Ci-dessous, l’un des Clouds de Microsoft (situé près de Chicago, 500 000 pieds carrés et éventuellement 400 000 serveurs ; il utilise trois stations de refroidissement) :
116

Les clouds offrent des services, à la fois professionnels (Private Cloud) et grand public (Public Cloud). Ils sont offerts en trois couches : SaaS (accès aux applications), PaaS (accès à des systèmes d’opération) et IaaS (accès à des serveurs) :  117

Le côté obscur des Clouds

Parce que ces « fermes » sont très énergivores, on les construit de préférence près d’un barrage électrique afin de les alimenter directement. Si le Cloud était un pays, il arriverait aujourd’hui au 4e rang mondial pour la consommation mondiale d’électricité, notamment parce que le nouveau standard 4G (LTE) consomme 60 fois plus d’énergie que l’ancien 2G (Rapport de Greenpeace, 2013).

Les Clouds sont de grands bouffeurs d’énergie :

  • l’énergie de leurs centaines de milliers d’ordinateurs ;
  • l’énergie des appareils produisant l’électricité ;
  • l’énergie de leurs systèmes de climatisation (40% des coûts).

Ils consomment autant d’énergie qu’une ville de 30 000 habitants en une journée. Envoyer un courriel exige l’équivalent en énergie d’une ampoule électrique à l’heure ; or, on envoie actuellement 10 milliards de courriels à l’heure dans le monde. La face cachée des Clouds est donc leur coût en énergie, un coût énergétique qui va doubler tous les deux ans. De plus, ils sont fragiles face aux tempêtes solaires (voir l’utilisation du satellite STEREO-A qui surveille les radiations des orages géomagnétiques qui interagissent avec le champ magnétique terrestre).

Il n’y a rien de virtuel ou de gratuits derrière les clics.

Les technologies émergentes

Les technologies actuellement émergentes dans les grandes entreprises américaines :

forbes-3-1

Les inatendus

Nous assistons à de nouveaux types de croisements technologiques auxquels nous ne pensions pas il y a peine quelque temps. Ces créations sont des développements inattendus :

  • L’autodrone
    Le croisement entre un drone et une automobile a créé récemment l’autodrone (présentée au CES Tech Show de Las Vegas de 2015, par la compagnie chinoise EHang) :
    EHang-3
    Ci-dessus l’appareil EHang 184 est une forme d’hélicoptère (Ghost Drones 2.0) qui combine les technologies du transport à basse altitude avec le GPS et les algorithmes de plusieurs moteurs synchronisés avec un châssis de robot et diverses formes d’automation.
  • Le vêtement capteur (ou textile intelligent)
    En recouvrant de nylon un très mince fil métallique, on crée un tissu capable de capter et de communiquer des données via un smartphone. Ce tissu, vecteur d’informations, permet de développer des vêtements smart comme des draps, des culottes, des t-shirts, des camisoles et même des pansements qui deviennent autant de capteurs biométriques. Déjà, le marché du suivi médical pour les personnes âgées se développe suivit de celui des sportifs, etc. Voir les wearables, plus loin). Exemple du projet exoskin :
    exoskin-3
  • Le réseau fermé (Blockchain)
    Depuis l’arrivée d’Internet on a toujours créé des réseaux ouverts, c’est-à-dire invitant la participation de tous. Cette fois-ci c’est le contraire, on développe des réseaux fermés, c’est-à-dire où seulement certaines personnes, entre qui existe une certaine confiance, sont invitées à participer.Contrairement au protocole TCP/IP, le Blockchain est un protocole cryptographique qui veut résister aux malveillances des pirates informatiques (falsification, modification, hameçonnage, etc.) La première génération est celle du Bitcoin. La deuxième pourrait être celle des réseaux bancaires internationaux ou ceux des dossiers médicaux.
  • L’interface parlante (Haptic technologies)
    La première génération d’écran tactile est apparue vers 1970, puis la deuxième vers 1985. En 2007, c’est la troisième qui explose : celle des smartphones et des tablettes, etc. La technologie alors utilisée était celle du Touch screen. Maintenant le Multiple Touch screen commence a se développer grâce aux rétroactions haptiques. Avant, les interfaces ne « parlaient » pas, maintenant elles vont dialoguer avec les internautes en émettant divers bruits confirmant les commandes.Pour ce faire on recouvre l’écran d’une mince pellicule comprenant des fils conducteurs et même d’espaces ayant des textures différentes (pour une reconnaissance automatique par le doigt). C’est la philosophie de l’Empowerment qui continue. Cette fois-ci, elle est basée sur des rétroactions de plus en plus tactiles (vibration, pressions variables, divers touchés ou glissés). Voici comment fonctionne la pression d’un doigt sur un écran tactile :
    touchscreen-3
    La prochaine génération est déjà à l’essai : elle raffine la reconnaissance des gestes et aussi de la parole.
  • Le prix variable (Dynamic pricing)
    La fluctuation des prix existe depuis les bazars du Moyen-Âge. Dernièrement, nous avons tous succombé aux tentations du Boxing Day, de la Rentrée scolaire, des matinées spéciales ou des 5 à 7. Maintenant, il s’agit de l’émergence d’une technologie qui devient le principal fleuron de la Net Economy.Ce flux des prix se fait maintenant à grande échelle en s’appuyant sur la loyauté des clientèles, et ce constamment ( Amazone change ses prix toutes les dix minutes, Uber à chaque tempête de neige et les pétrolières à chaque fin de semaine). On combine alors la liste des clients (des données révélant les habitudes de consommation obtenues grâce à l’Internet des objets, aux wearables, etc.) avec divers moments (température, calendrier comme la saison de la chasse, etc.) La première génération a vu le jour il y a vingt ans avec la vente des billets d’avion au rabais, puis s’est étendue è toutes les activités touristiques. Aujourd’hui elle s’étend à tous les domaines sous le prétexte de solidarité (Uber, Airbn, etc.), de proximité. etc.
  • Le journal enroulé (E-paper, E-ink)
    C’est une feuille de plastique (polymère, etc.) qui peut recevoir de l’encre électronique (divers types de gouttelettes, utilisant une Nanodrip technology) et qui devient un journal que l’on peut enrouler comme les anciens journaux papier. Il ne consomme de l’énergie que lorsqu’il faut le charger à une base de données :
    e-ink-3
  • Des lunettes qui économisent le temps
    Des inventeurs qui pensaient développer un produit grand public réalisent aujourd’hui que celui-ci sera plutôt vendu dans un marché spécialisé. Les créateurs des lunettes « intelligentes » (Google Glass par exemple, dans le domaine de la réalité virtuelle) peuvent faire économiser jusqu’à 50 % du temps de travail dans certaines tâches. Exemple (dans les photos ci-dessous) d’un travailleur qui vérifie un moteur d’avion ou d’un chirurgien ; ils peuvent demander à un logiciel de surimposer sur leurs lunettes tel ou tel schéma pour vérifier, par comparaison, le travail à faire. Ils n’ont plus à chercher le dossier durant des heures. Ainsi de nouveaux marchés dans le domaine de la communication à distance, de la sécurité ou de la prévention (ou Image recognition) se développent-ils dans le secteur de la production, etc.
    ingénieu-3-13-glass-medecin
  • Les reporters-robots
    Chez Associated Press on utilise déjà des textes générés par des algorithmes à partir d’un ensemble de données boursières. Ces textes, 10 articles de 300 mots à la seconde, sont générés par ces robots, ils décrivent l’évolution des résultats financiers de certaines entreprises américaines. Le tout serait ensuite vérifié par un employé humain.

Comme un enfant qui grandit trop vite et dont les vêtements ne font plus. Internet subit des mutations qui posent des problèmes. En dix ans, il a connu une hausse de +566 %. Quelques chiffres indiquent l’ampleur des défis actuels :  115

  • 144 milliards de courriels sont échangés chaque jour (68 % sont des pourriels) ;
  • 822 240 nouveaux sites sont mis en ligne chaque jour ;
  • il y a 8 nouveaux utilisateurs chaque seconde ;
  • 2 millions de requêtes sont effectuées sur Google chaque minute ;
  • 571 nouveaux sites Web sont créés chaque minute, Etc.

À l’heure actuelle, seulement 23 % de la population mondiale utilise le système ; qu’en sera-t-il quand le nombre d’internautes doublera ? Déjà, les chiffres indiquent qu’Internet se dirige vers une nouvelle complexité, c’est-à-dire une nouvelle étape (on verra plus loin apparaitre l’Internet des objets, des ordinateurs quantiques, des bit-Clouds, le Visual Big data, etc.). Bientôt, il deviendra autre, comme la société dont il est le témoin.

La mutation actuelle est caractérisée par le Cloud, qui apparaît vers 2008. Cette informatique en nuage (infonuagique) offre une série de services à partir de server farms, qui sont de gigantesques entrepôts comprenant des dizaines de milliers de serveurs. La ferme construite récemment par Google comprend 50,000 serveurs réunis en clusters. Cette ferme peut traiter chaque jour 3 milliards de recherches, indexer 20 milliards de pages Web et offrir suffisamment d’espace mémoire à 500 millions d’utilisateurs de Gmail.

Ci-dessous, l’un des Clouds de Microsoft (situé près de Chicago, 500 000 pieds carrés et éventuellement 400 000 serveurs ; il utilise trois stations de refroidissement) :
116

Les clouds offrent des services, à la fois professionnels (Private Cloud) et grand public (Public Cloud). Ils sont offerts en trois couches : SaaS (accès aux applications), PaaS (accès à des systèmes d’opération) et IaaS (accès à des serveurs) :  117

Le côté obscur des Clouds

Parce que ces « fermes » sont très énergivores, on les construit de préférence près d’un barrage électrique afin de les alimenter directement. Si le Cloud était un pays, il arriverait aujourd’hui au 4e rang mondial pour la consommation mondiale d’électricité, notamment parce que le nouveau standard 4G (LTE) consomme 60 fois plus d’énergie que l’ancien 2G (Rapport de Greenpeace, 2013).

Les Clouds sont de grands bouffeurs d’énergie :

  • l’énergie de leurs centaines de milliers d’ordinateurs ;
  • l’énergie des appareils produisant l’électricité ;
  • l’énergie de leurs systèmes de climatisation (40% des coûts).

Ils consomment autant d’énergie qu’une ville de 30 000 habitants en une journée. Envoyer un courriel exige l’équivalent en énergie d’une ampoule électrique à l’heure ; or, on envoie actuellement 10 milliards de courriels à l’heure dans le monde. La face cachée des Clouds est donc leur coût en énergie, un coût énergétique qui va doubler tous les deux ans. De plus, ils sont fragiles face aux tempêtes solaires (voir l’utilisation du satellite STEREO-A qui surveille les radiations des orages géomagnétiques qui interagissent avec le champ magnétique terrestre).

Il n’y a rien de virtuel ou de gratuits derrière les clics.

Les technologies émergentes

Les technologies actuellement émergentes dans les grandes entreprises américaines :

forbes-3-1

Les inatendus

Nous assistons à de nouveaux types de croisements technologiques auxquels nous ne pensions pas il y a peine quelque temps. Ces créations sont des développements inattendus :

  • L’autodrone
    Le croisement entre un drone et une automobile a créé récemment l’autodrone (présentée au CES Tech Show de Las Vegas de 2015, par la compagnie chinoise EHang) :
    EHang-3
    Ci-dessus l’appareil EHang 184 est une forme d’hélicoptère (Ghost Drones 2.0) qui combine les technologies du transport à basse altitude avec le GPS et les algorithmes de plusieurs moteurs synchronisés avec un châssis de robot et diverses formes d’automation.
  • Le vêtement capteur (ou textile intelligent)
    En recouvrant de nylon un très mince fil métallique, on crée un tissu capable de capter et de communiquer des données via un smartphone. Ce tissu, vecteur d’informations, permet de développer des vêtements smart comme des draps, des culottes, des t-shirts, des camisoles et même des pansements qui deviennent autant de capteurs biométriques. Déjà, le marché du suivi médical pour les personnes âgées se développe suivit de celui des sportifs, etc. Voir les wearables, plus loin). Exemple du projet exoskin :
    exoskin-3
  • Le réseau fermé (Blockchain)
    Depuis l’arrivée d’Internet on a toujours créé des réseaux ouverts, c’est-à-dire invitant la participation de tous. Cette fois-ci c’est le contraire, on développe des réseaux fermés, c’est-à-dire où seulement certaines personnes, entre qui existe une certaine confiance, sont invitées à participer.Contrairement au protocole TCP/IP, le Blockchain est un protocole cryptographique qui veut résister aux malveillances des pirates informatiques (falsification, modification, hameçonnage, etc.) La première génération est celle du Bitcoin. La deuxième pourrait être celle des réseaux bancaires internationaux ou ceux des dossiers médicaux.
  • L’interface parlante (Haptic technologies)
    La première génération d’écran tactile est apparue vers 1970, puis la deuxième vers 1985. En 2007, c’est la troisième qui explose : celle des smartphones et des tablettes, etc. La technologie alors utilisée était celle du Touch screen. Maintenant le Multiple Touch screen commence a se développer grâce aux rétroactions haptiques. Avant, les interfaces ne « parlaient » pas, maintenant elles vont dialoguer avec les internautes en émettant divers bruits confirmant les commandes.Pour ce faire on recouvre l’écran d’une mince pellicule comprenant des fils conducteurs et même d’espaces ayant des textures différentes (pour une reconnaissance automatique par le doigt). C’est la philosophie de l’Empowerment qui continue. Cette fois-ci, elle est basée sur des rétroactions de plus en plus tactiles (vibration, pressions variables, divers touchés ou glissés). Voici comment fonctionne la pression d’un doigt sur un écran tactile :
    touchscreen-3
    La prochaine génération est déjà à l’essai : elle raffine la reconnaissance des gestes et aussi de la parole.
  • Le prix variable (Dynamic pricing)
    La fluctuation des prix existe depuis les bazars du Moyen-Âge. Dernièrement, nous avons tous succombé aux tentations du Boxing Day, de la Rentrée scolaire, des matinées spéciales ou des 5 à 7. Maintenant, il s’agit de l’émergence d’une technologie qui devient le principal fleuron de la Net Economy.Ce flux des prix se fait maintenant à grande échelle en s’appuyant sur la loyauté des clientèles, et ce constamment ( Amazone change ses prix toutes les dix minutes, Uber à chaque tempête de neige et les pétrolières à chaque fin de semaine). On combine alors la liste des clients (des données révélant les habitudes de consommation obtenues grâce à l’Internet des objets, aux wearables, etc.) avec divers moments (température, calendrier comme la saison de la chasse, etc.) La première génération a vu le jour il y a vingt ans avec la vente des billets d’avion au rabais, puis s’est étendue è toutes les activités touristiques. Aujourd’hui elle s’étend à tous les domaines sous le prétexte de solidarité (Uber, Airbn, etc.), de proximité. etc.
  • Le journal enroulé (E-paper, E-ink)
    C’est une feuille de plastique (polymère, etc.) qui peut recevoir de l’encre électronique (divers types de gouttelettes, utilisant une Nanodrip technology) et qui devient un journal que l’on peut enrouler comme les anciens journaux papier. Il ne consomme de l’énergie que lorsqu’il faut le charger à une base de données :
    e-ink-3
  • Des lunettes qui économisent le temps
    Des inventeurs qui pensaient développer un produit grand public réalisent aujourd’hui que celui-ci sera plutôt vendu dans un marché spécialisé. Les créateurs des lunettes « intelligentes » (Google Glass par exemple, dans le domaine de la réalité virtuelle) peuvent faire économiser jusqu’à 50 % du temps de travail dans certaines tâches. Exemple (dans les photos ci-dessous) d’un travailleur qui vérifie un moteur d’avion ou d’un chirurgien ; ils peuvent demander à un logiciel de surimposer sur leurs lunettes tel ou tel schéma pour vérifier, par comparaison, le travail à faire. Ils n’ont plus à chercher le dossier durant des heures. Ainsi de nouveaux marchés dans le domaine de la communication à distance, de la sécurité ou de la prévention (ou Image recognition) se développent-ils dans le secteur de la production, etc.
    ingénieu-3-13-glass-medecin
  • Les reporters-robots
    Chez Associated Press on utilise déjà des textes générés par des algorithmes à partir d’un ensemble de données boursières. Ces textes, 10 articles de 300 mots à la seconde, sont générés par ces robots, ils décrivent l’évolution des résultats financiers de certaines entreprises américaines. Le tout serait ensuite vérifié par un employé humain.