L’Internet des objets est une technologie qui permet de connecter sur divers réseaux des appareils d’enregistrement des données. En fait, l’Internet des objets, dont on commence à parler dans les médias de masse, fait partie de l’Internet de troisième génération (Internet 3) qui émerge et qui deviendra l’Internet des services.

On peut aborder l’analyse de cette technologie par une lecture à long terme suivie par une lecture à court terme.

À long terme

Actuellement, l’Internet 2 est un réseau de plus de 30 000 réseaux de toutes sortes (militaires, commerciaux, sociaux, etc.) qui s’est développé en ajoutant à chaque étape de nouveaux types d’appareils :

  • les ordinateurs centraux à partir d’ARPANET ;
  • les micro-ordinateurs, en particulier les postes de travail de la première génération d’intégration numérique des systèmes bancaires (la bureautique et le B2B) ;
  • les appareils domestiques lors de l’émergence de la domotique de première génération ;
  • les tablettes et smarphones mobiles ;
  • et cette dernière innovation que sont les appareils portables que l’on peut porter sur soi :

Inter-objets-3-1

Mentionnons que le Battlefield Internet, développé par Donald Rumsfeldt lors de la Guerre du Golfe de 2003, est l’une des étapes clés de ce processus qui a permis d’intégrer en un système unifié de prise de décision dix technologies différentes :

satellites bases de données (moteurs de recherche)
GPS fibre optique
laser ordinateurs
radar visual big data
armes variées transport (robot, drones). Etc.

Les pionniers de la micro-informatique personnelle rêvaient d’installer un appareil dans chaque maison américaine ; leur motto était Power to the People. C’est donc à partir de 1980 que se développe cette tendance vers les appareils portables. Même si Alan Kay en parlait déjà au Xerox Park dès 1968. Cette tendance nous conduit aujourd’hui aux objets wearables et, éventuellement, à la grande utopie de l’après-Cloud c’est-à-dire un environnement complètement smart après 2020 :

IOT-1

Aujourd’hui, on peut ainsi résumé l’évolution des innovations :

IOT-2

Ces vagues d’innovations convergent avec d’autres : le Cloud computing, la nouvelle génération d’intelligence artificielle, les nanotechnologies, les robots, les technologies de l’espace, et l’électronique grand public.

Les nouveaux marchés

Ces données serviront à mieux gérer quatre écosystèmes liés à l’économie de la proximité (chapitre 6) qui deviendront les nouveaux marchés : l’être humain, l’automobile, l’édifice et la ville intelligents :

IOT-3

Voici comment Cisco voit son architecture :

cisco

L’électronique grand public :

L’Internet des objets ne nait pas spontanément. Il apparaît dans la foulée du développement de l’électronique grand public, de la domotique et de la bureautique, qui se développaient depuis une quarantaine d’années. Cet Internet fait donc partir d’un vaste mouvement de convergence numérique.

Repères :
1952 Les bandes magnétiques.
1954 Le magnétoscope de RCA.
1967 Le jeu vidéo Pong de Sanders Ass.
1971 Le robot ménager de Cuisinar.
1972 La montre bracelet numérique Pulsar de l’entreprise Hamilton.
1973 Le protocole Ethernet.
1973 Le téléphone mobile de Motorola.
1974 La carte à puce de Moreno.
1979 Le lecteur Walkman à cassettes de Sony.
1983 La norme TCP/IP; le protocole GPS devient civil.
1983 Le téléphone mobile de Motorola.
1984 Le Discman, lecteur de CD de Sony.
1986 L’assistant personnel (PDA) de Psion.
1987 Le gand de données de VPL Research.
1989 La tablette tactile GRIDPad de Grid System – Samsung.
1990 Le cinéma-maison I (surtout haute fidélité).
1990 La domotique I utilisée surout pour le gardiennage.
1992 Le smartphone Simon d’IBM.
1993 La première Webcam sur Internet.
1994 L’appareil photo numérique avec écran couleur LCD de Casio.
1995 Le baladeur numérique MP3 de Philips.
1997 Le Wi-Fi.
1999 Le Blackberry de Research in Motion.
2000 La chaîne haute-fidélité numérique.
2005 La génération smart (tactile, Wi-Fi, Long data et +4G).
2005 Les drones I (développés pour un usage militaire).
2005 Le cinéma-maison II ou Smart television.
2005 La domotique II : smart house, smart building, smart cities.
2005 Les cartes à puce smart (sans contact physique).
2005 L’imprimante 3D RapRap.
2006 La console de jeux vidéo Wii de Nintendo
2007 La minitablette tactile multipoint iPhone de Apple.
2007 Les clés USB.
2008 Les vêtements avec bio-capteurs FitBit.
2010 Les robots smarts c’est-à-dire programmables.
2011 Le lecteur Kindle.
2012 L’automobile II (assisted driving).
2012 Le bracelet et le badeau de monitorage santé de Nike.
2012 La Google Glass.
2012 Le visiocasque Oculus Rift de l’entreprise Oculus VR.
2014 La Apple Watch.
2014 Les compteurs d’électricité smarts de l’Hydro Québec.
(Voir les rencontres annuelles du Consumer Electronic Show.)
A court terme :
les objets portables sur soi (wearables)

Cette étape est centrée sur le monitorage et continuera probablement par le développement des jeux encore plus immersifs et par des applications personnalisées principalement dans le domaine de la santé. Tout ceci (les technologies mobiles et numériques développant une qualité de vie dans les environnements de proximité) créé de nouveaux environnements numériques qui deviendront le fer de lance de la Net-economy. Cette nouvelle génération économique reposera sur des réseaux plus puissants (4G et 5G), de nouvelles écritures (médiatiques), une nouvelle architecture (quantique) répondant aux besoins des nouvelles clientèles (les digital natives).

Un objet portable (lunette, montre, textile intelligent, souliers, bracelet, etc.) utilise :

  • des circuits radio (RFID) qui renseignent le système central, via Internet, sur la vie et les activités de l’usager. Il communique avec le porteur par sons ou par vibrations (haptic feedback) ;
  • la géolocalisation (GPS) ;
  • pour offrir différentes applications personnalisées comme des services téléphoniques, de courriel ou de monitorage.

IOT-4

Par exemple, un bracelet au poignet de plusieurs milliers de spectateurs permet à l’organisateur de mieux planifier le contrôle de cette foule, tandis qu’un autre type de bracelet permet de suivre le rythme cardiaque d’un athlète, etc.

Tous ces objets viennent avec la promesse d’une personnalisation qui répondra nous dit-on à nos futurs besoins (en échange de nombreuses informations personnelles).

Voici quelques exemples d’inventions à l’essai à l’heure actuelle :

  • les parcomètres et les thermostats domestiques, etc. ;
  • le téléphone qui lit l’empreinte digitale et qui n’obéit qu’à son propriétaire ;
  • la montre Dick Tracy avec son écran vidéo ;
  • le e-bandage capable de monitorer le patient ;
  • le bracelet d’entraînement qui calcule les distances, analyse la qualité du sommeil, surveille la tension artérielle, etc.
  • des textiles intelligents permettant la confection de vêtements pour l’Artique ; une camisole qui mesure les signaux vitaux d’un nouveau-né ; une veste qui détecte les signes avant-coureurs d’un infarctus ; un t-shirt qui mesure l’activité cardiaque et respiratoire de l’athlète ;
  • l’emballage « intelligent» ;
  • un soutien-gorge antistress (Smart-Bra) ;
  • une bague qui révèle l’exposition au soleil (June) ;
  • une bicyclette avec différents senseurs ;
  • une brosse à dents qui filme les recoins de la bouche et envoie ses images au smartphone ;
  • les cocottes de cuissons ;
  • le réfrigérateur qui tient son inventaire ;
  • le mur tapissé d’une pellicule qui révèle les dernières photos envoyées via Facebook ;
  • l’écran flexible placé autour du poignet, sur lequel s’affichent les courriels ;
  • le PC qui n’exige plus de mot de passe parce qu’il reconnaît le visage de son propriétaire. Etc.

Ultimement, l’objectif économique de cette étape est de créer un environnement complètement numérique grâce à l’approche Cultural engineering. Ainsi l’usager pourrait développer son identité numérique qui sera à la fois sociale, personnelle et professionnelle (chapitre 4, no 6).

Déjà, plusieurs entreprises comme Apple, Microsoft ou Google, commencent à créer leur propre écosystème en connectant ensemble leurs inventions (dans le cas de Apple : iPod et iTunes 2001, iPhone 2007, iPad 2010, Apple Watch 2014, etc.). Toutes ces activités signalent le début de la Data War.

The Internet is going local.

The Economist, 27 octobre, 2012.

Beaucoup de ces objets portables sont développés en trois étapes :

  1. Dans une trentaine de pays, des consortiums militaro-industriels cherchent à développer des outils qui vont plus haut, qui tirent plus vite ou qui voient plus loin. De plus, la tendance va vers la création d’objets automatisés, c est-à-dire smart.
  2. La première génération voit apparaître des appareils coûteux et encombrants, qui sont ensuite « améliorés » durant les différents types de guerre en cours.
  3. Puis la deuxième génération et la troisième offrent des objets beaucoup plus compacts et moins coûteux, parce que manufacturés en série. La génération suivante sera vendue aux citoyens ; un nouveau secteur industriel est né.

Exemple de la paire de lunettes de Google :

lunettes_google

Dans le futur, ces objets intimes seront présents en permanence dans notre quotidien. Ce monde rempli de caméras et de senseurs va modifier notre attitude vis-à-vis nos environnements, donc notre façon de penser et de vivre. Plusieurs prédisent que cet environnement numérique deviendra une extension de notre système nerveux (an era of ubiquitous computing). Ces objets vont fonctionner grâce à des algorithmes qui façonneront nos comportements culturels et quipourraient même encourager des abus de la part de leurs monopoles vis-à-vis notre vie privée.

Après 2020 (?)

L’utopie (ou le rêve) recherchée est la création d’une Smart Planet.

Déjà, une Data war est déclarée ; les protagonistes sont les géants des services comme Apple et Google qui développent chacun leur propre écosystème (chapitre 6). Ajoutons d’autres éléments à cette fièvre le besoin d’intégration des services gouvernementaux comme ceux de la santé et toute cette effervescence autour de la sécurité et de la vie privée (l’épisode NSA-Snowden).

Toutes ces activités vont développer des systèmes encore plus smart qu’auparavant :

IOT-5

Le nombre d’objets connectés :

  • en 2009 : 2,5 milliards ;
  • en 2013 : 10 milliards ;
  • en 2020 ? : 33 milliards probablement, ce qui devrait induire 44 000 milliards de gigaoctets de donnés (soit dix fois plus qu’en 2010).

Selon Cisco, seulement 0.2 % des 33 milliards des objets à venir sont actuellement connectés. Plusieurs pensent que cet Internet 3 pourrait devenir un Earth Central Nervous System après 2020 ? Certains pensent qu’il y aura 50 milliards d’ « objets intelligents » si on ajoute les robots militaires et ceux envoyés dans l’espace (voir plus loin).

132

Le côté obscur de l’Internet des objets

L’Internet des objets, en particulier les objets portables (wearables), va prendre un grand essor parce qu’il est porté par le fort courant de personnalisation, mais on va aussi découvrir son côté obscur.

Ces données, captées par les micros circuits (RFID) devenant des senseurs, seront acheminées vers les grandes entreprises qui les développent actuellement pour renseigner celles-ci sur l’usage de ces objets devenant smart. Donc, suivre l’évolution de leurs usages en révélant les comportements des usagers ; analyses servant à augmenter leurs profits et peaufiner leur publicité. Nous entrons donc dans un nouveau domaine : celui des relations produit-usager, c’est-à-dire celui de l’analyse de la mentalité personnelle de cet usager ; donc le domaine de la fidélisation des clientèles.

Tout ceci va bousculer l’économie, surtout le secteur publicitaire (privilégier une niche par exemple). Mais plus fondamentalement, il va introduire une plus grande compétition entre les acteurs (les grands en profiteront alors pour annexer les petits). Tout ceci va aussi provoquer d’énormes questions techniques (la sécurité par exemple) et d’éthique (empiètement sur la vie privée, car a qui appartiennent ces données ?).

Toute activité personnelle pourra donc être surveillée, inspectée, analysée et monitorée par les propriétaires de sites et de Clouds. Le contrôle de notre vie pourrait bien alors nous échapper ; tous nos dossiers personnels pourraient être consultés : dossier médical ou scolaire, nos préférences alimentaires ou culturelles, etc.

Est-ce que ce sera une société de la connaissance ou de la surveillance ?

Déjà, aux États-Unis, des agrégateurs achètent les dossiers gouvernementaux, les dossiers biométriques, les numéros de licences d’autos, les photos sur Facebook, les listes sur YouTube, etc. (Voir les activités des entreprises Acxiom, Experian, Epsilon, Datalogix, InfoUSA, etc.)

Vivre mieux ? Oui, mais en échange de céder un peu ou beaucoup de notre vie privée ?

L’Internet des objets est une technologie qui permet de connecter sur divers réseaux des appareils d’enregistrement des données. En fait, l’Internet des objets, dont on commence à parler dans les médias de masse, fait partie de l’Internet de troisième génération (Internet 3) qui émerge et qui deviendra l’Internet des services.

On peut aborder l’analyse de cette technologie par une lecture à long terme suivie par une lecture à court terme.

À long terme

Actuellement, l’Internet 2 est un réseau de plus de 30 000 réseaux de toutes sortes (militaires, commerciaux, sociaux, etc.) qui s’est développé en ajoutant à chaque étape de nouveaux types d’appareils :

  • les ordinateurs centraux à partir d’ARPANET ;
  • les micro-ordinateurs, en particulier les postes de travail de la première génération d’intégration numérique des systèmes bancaires (la bureautique et le B2B) ;
  • les appareils domestiques lors de l’émergence de la domotique de première génération ;
  • les tablettes et smarphones mobiles ;
  • et cette dernière innovation que sont les appareils portables que l’on peut porter sur soi :

Inter-objets-3-1

Mentionnons que le Battlefield Internet, développé par Donald Rumsfeldt lors de la Guerre du Golfe de 2003, est l’une des étapes clés de ce processus qui a permis d’intégrer en un système unifié de prise de décision dix technologies différentes :

satellites bases de données (moteurs de recherche)
GPS fibre optique
laser ordinateurs
radar visual big data
armes variées transport (robot, drones). Etc.

Les pionniers de la micro-informatique personnelle rêvaient d’installer un appareil dans chaque maison américaine ; leur motto était Power to the People. C’est donc à partir de 1980 que se développe cette tendance vers les appareils portables. Même si Alan Kay en parlait déjà au Xerox Park dès 1968. Cette tendance nous conduit aujourd’hui aux objets wearables et, éventuellement, à la grande utopie de l’après-Cloud c’est-à-dire un environnement complètement smart après 2020 :

IOT-1

Aujourd’hui, on peut ainsi résumé l’évolution des innovations :

IOT-2

Ces vagues d’innovations convergent avec d’autres : le Cloud computing, la nouvelle génération d’intelligence artificielle, les nanotechnologies, les robots, les technologies de l’espace, et l’électronique grand public.

Les nouveaux marchés

Ces données serviront à mieux gérer quatre écosystèmes liés à l’économie de la proximité (chapitre 6) qui deviendront les nouveaux marchés : l’être humain, l’automobile, l’édifice et la ville intelligents :

IOT-3

Voici comment Cisco voit son architecture :

cisco

L’électronique grand public :

L’Internet des objets ne nait pas spontanément. Il apparaît dans la foulée du développement de l’électronique grand public, de la domotique et de la bureautique, qui se développaient depuis une quarantaine d’années. Cet Internet fait donc partir d’un vaste mouvement de convergence numérique.

Repères :
1952 Les bandes magnétiques.
1954 Le magnétoscope de RCA.
1967 Le jeu vidéo Pong de Sanders Ass.
1971 Le robot ménager de Cuisinar.
1972 La montre bracelet numérique Pulsar de l’entreprise Hamilton.
1973 Le protocole Ethernet.
1973 Le téléphone mobile de Motorola.
1974 La carte à puce de Moreno.
1979 Le lecteur Walkman à cassettes de Sony.
1983 La norme TCP/IP; le protocole GPS devient civil.
1983 Le téléphone mobile de Motorola.
1984 Le Discman, lecteur de CD de Sony.
1986 L’assistant personnel (PDA) de Psion.
1987 Le gand de données de VPL Research.
1989 La tablette tactile GRIDPad de Grid System – Samsung.
1990 Le cinéma-maison I (surtout haute fidélité).
1990 La domotique I utilisée surout pour le gardiennage.
1992 Le smartphone Simon d’IBM.
1993 La première Webcam sur Internet.
1994 L’appareil photo numérique avec écran couleur LCD de Casio.
1995 Le baladeur numérique MP3 de Philips.
1997 Le Wi-Fi.
1999 Le Blackberry de Research in Motion.
2000 La chaîne haute-fidélité numérique.
2005 La génération smart (tactile, Wi-Fi, Long data et +4G).
2005 Les drones I (développés pour un usage militaire).
2005 Le cinéma-maison II ou Smart television.
2005 La domotique II : smart house, smart building, smart cities.
2005 Les cartes à puce smart (sans contact physique).
2005 L’imprimante 3D RapRap.
2006 La console de jeux vidéo Wii de Nintendo
2007 La minitablette tactile multipoint iPhone de Apple.
2007 Les clés USB.
2008 Les vêtements avec bio-capteurs FitBit.
2010 Les robots smarts c’est-à-dire programmables.
2011 Le lecteur Kindle.
2012 L’automobile II (assisted driving).
2012 Le bracelet et le badeau de monitorage santé de Nike.
2012 La Google Glass.
2012 Le visiocasque Oculus Rift de l’entreprise Oculus VR.
2014 La Apple Watch.
2014 Les compteurs d’électricité smarts de l’Hydro Québec.
(Voir les rencontres annuelles du Consumer Electronic Show.)
A court terme :
les objets portables sur soi (wearables)

Cette étape est centrée sur le monitorage et continuera probablement par le développement des jeux encore plus immersifs et par des applications personnalisées principalement dans le domaine de la santé. Tout ceci (les technologies mobiles et numériques développant une qualité de vie dans les environnements de proximité) créé de nouveaux environnements numériques qui deviendront le fer de lance de la Net-economy. Cette nouvelle génération économique reposera sur des réseaux plus puissants (4G et 5G), de nouvelles écritures (médiatiques), une nouvelle architecture (quantique) répondant aux besoins des nouvelles clientèles (les digital natives).

Un objet portable (lunette, montre, textile intelligent, souliers, bracelet, etc.) utilise :

  • des circuits radio (RFID) qui renseignent le système central, via Internet, sur la vie et les activités de l’usager. Il communique avec le porteur par sons ou par vibrations (haptic feedback) ;
  • la géolocalisation (GPS) ;
  • pour offrir différentes applications personnalisées comme des services téléphoniques, de courriel ou de monitorage.

IOT-4

Par exemple, un bracelet au poignet de plusieurs milliers de spectateurs permet à l’organisateur de mieux planifier le contrôle de cette foule, tandis qu’un autre type de bracelet permet de suivre le rythme cardiaque d’un athlète, etc.

Tous ces objets viennent avec la promesse d’une personnalisation qui répondra nous dit-on à nos futurs besoins (en échange de nombreuses informations personnelles).

Voici quelques exemples d’inventions à l’essai à l’heure actuelle :

  • les parcomètres et les thermostats domestiques, etc. ;
  • le téléphone qui lit l’empreinte digitale et qui n’obéit qu’à son propriétaire ;
  • la montre Dick Tracy avec son écran vidéo ;
  • le e-bandage capable de monitorer le patient ;
  • le bracelet d’entraînement qui calcule les distances, analyse la qualité du sommeil, surveille la tension artérielle, etc.
  • des textiles intelligents permettant la confection de vêtements pour l’Artique ; une camisole qui mesure les signaux vitaux d’un nouveau-né ; une veste qui détecte les signes avant-coureurs d’un infarctus ; un t-shirt qui mesure l’activité cardiaque et respiratoire de l’athlète ;
  • l’emballage « intelligent» ;
  • un soutien-gorge antistress (Smart-Bra) ;
  • une bague qui révèle l’exposition au soleil (June) ;
  • une bicyclette avec différents senseurs ;
  • une brosse à dents qui filme les recoins de la bouche et envoie ses images au smartphone ;
  • les cocottes de cuissons ;
  • le réfrigérateur qui tient son inventaire ;
  • le mur tapissé d’une pellicule qui révèle les dernières photos envoyées via Facebook ;
  • l’écran flexible placé autour du poignet, sur lequel s’affichent les courriels ;
  • le PC qui n’exige plus de mot de passe parce qu’il reconnaît le visage de son propriétaire. Etc.

Ultimement, l’objectif économique de cette étape est de créer un environnement complètement numérique grâce à l’approche Cultural engineering. Ainsi l’usager pourrait développer son identité numérique qui sera à la fois sociale, personnelle et professionnelle (chapitre 4, no 6).

Déjà, plusieurs entreprises comme Apple, Microsoft ou Google, commencent à créer leur propre écosystème en connectant ensemble leurs inventions (dans le cas de Apple : iPod et iTunes 2001, iPhone 2007, iPad 2010, Apple Watch 2014, etc.). Toutes ces activités signalent le début de la Data War.

The Internet is going local.

The Economist, 27 octobre, 2012.

Beaucoup de ces objets portables sont développés en trois étapes :

  1. Dans une trentaine de pays, des consortiums militaro-industriels cherchent à développer des outils qui vont plus haut, qui tirent plus vite ou qui voient plus loin. De plus, la tendance va vers la création d’objets automatisés, c est-à-dire smart.
  2. La première génération voit apparaître des appareils coûteux et encombrants, qui sont ensuite « améliorés » durant les différents types de guerre en cours.
  3. Puis la deuxième génération et la troisième offrent des objets beaucoup plus compacts et moins coûteux, parce que manufacturés en série. La génération suivante sera vendue aux citoyens ; un nouveau secteur industriel est né.

Exemple de la paire de lunettes de Google :

lunettes_google

Dans le futur, ces objets intimes seront présents en permanence dans notre quotidien. Ce monde rempli de caméras et de senseurs va modifier notre attitude vis-à-vis nos environnements, donc notre façon de penser et de vivre. Plusieurs prédisent que cet environnement numérique deviendra une extension de notre système nerveux (an era of ubiquitous computing). Ces objets vont fonctionner grâce à des algorithmes qui façonneront nos comportements culturels et quipourraient même encourager des abus de la part de leurs monopoles vis-à-vis notre vie privée.

Après 2020 (?)

L’utopie (ou le rêve) recherchée est la création d’une Smart Planet.

Déjà, une Data war est déclarée ; les protagonistes sont les géants des services comme Apple et Google qui développent chacun leur propre écosystème (chapitre 6). Ajoutons d’autres éléments à cette fièvre le besoin d’intégration des services gouvernementaux comme ceux de la santé et toute cette effervescence autour de la sécurité et de la vie privée (l’épisode NSA-Snowden).

Toutes ces activités vont développer des systèmes encore plus smart qu’auparavant :

IOT-5

Le nombre d’objets connectés :

  • en 2009 : 2,5 milliards ;
  • en 2013 : 10 milliards ;
  • en 2020 ? : 33 milliards probablement, ce qui devrait induire 44 000 milliards de gigaoctets de donnés (soit dix fois plus qu’en 2010).

Selon Cisco, seulement 0.2 % des 33 milliards des objets à venir sont actuellement connectés. Plusieurs pensent que cet Internet 3 pourrait devenir un Earth Central Nervous System après 2020 ? Certains pensent qu’il y aura 50 milliards d’ « objets intelligents » si on ajoute les robots militaires et ceux envoyés dans l’espace (voir plus loin).

132

Le côté obscur de l’Internet des objets

L’Internet des objets, en particulier les objets portables (wearables), va prendre un grand essor parce qu’il est porté par le fort courant de personnalisation, mais on va aussi découvrir son côté obscur.

Ces données, captées par les micros circuits (RFID) devenant des senseurs, seront acheminées vers les grandes entreprises qui les développent actuellement pour renseigner celles-ci sur l’usage de ces objets devenant smart. Donc, suivre l’évolution de leurs usages en révélant les comportements des usagers ; analyses servant à augmenter leurs profits et peaufiner leur publicité. Nous entrons donc dans un nouveau domaine : celui des relations produit-usager, c’est-à-dire celui de l’analyse de la mentalité personnelle de cet usager ; donc le domaine de la fidélisation des clientèles.

Tout ceci va bousculer l’économie, surtout le secteur publicitaire (privilégier une niche par exemple). Mais plus fondamentalement, il va introduire une plus grande compétition entre les acteurs (les grands en profiteront alors pour annexer les petits). Tout ceci va aussi provoquer d’énormes questions techniques (la sécurité par exemple) et d’éthique (empiètement sur la vie privée, car a qui appartiennent ces données ?).

Toute activité personnelle pourra donc être surveillée, inspectée, analysée et monitorée par les propriétaires de sites et de Clouds. Le contrôle de notre vie pourrait bien alors nous échapper ; tous nos dossiers personnels pourraient être consultés : dossier médical ou scolaire, nos préférences alimentaires ou culturelles, etc.

Est-ce que ce sera une société de la connaissance ou de la surveillance ?

Déjà, aux États-Unis, des agrégateurs achètent les dossiers gouvernementaux, les dossiers biométriques, les numéros de licences d’autos, les photos sur Facebook, les listes sur YouTube, etc. (Voir les activités des entreprises Acxiom, Experian, Epsilon, Datalogix, InfoUSA, etc.)

Vivre mieux ? Oui, mais en échange de céder un peu ou beaucoup de notre vie privée ?